Alors que le conflit en Ukraine s’enlise depuis plus d’un an, c’est paradoxalement de l’autre côté de l’Atlantique que se joue en grande partie l’avenir du pays. La présidentielle américaine qui oppose Donald Trump à Kamala Harris cristallise en effet tous les enjeux, dans un contexte géopolitique sous haute tension.
Une élection américaine déterminante pour l’Ukraine
Si le front militaire semble gelé sur le terrain, toute initiative politique ou diplomatique est suspendue dans l’attente du verdict des urnes américaines le 6 novembre prochain. Comme le souligne un diplomate européen :
Au dernier sommet de l’Otan à Washington, tout le monde n’avait qu’une seule chose en tête : l’élection américaine !
Un diplomate européen
Et même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’en défend publiquement, affirmant pouvoir travailler avec n’importe quel locataire de la Maison Blanche, en coulisses lui aussi scrute fébrilement les sondages américains.
Trump et Harris, deux visions opposées sur l’Ukraine
Car le résultat de ce duel au sommet entre un Donald Trump isolationniste et une Kamala Harris interventionniste pourrait bien faire basculer le destin de Kiev :
- En cas de victoire de Trump, partisan d’un retrait américain des affaires du monde, l’Ukraine pourrait se retrouver bien esseulée face à Moscou et forcée de négocier un arrêt des combats en position de faiblesse.
- À l’inverse, l’élection de Kamala Harris signifierait un soutien renouvelé des États-Unis à l’Ukraine, aussi bien militairement que diplomatiquement, pour faire pression sur la Russie.
Deux scénarios radicalement différents donc, qui auront un impact majeur sur la suite du conflit, mais aussi plus largement sur les équilibres géostratégiques mondiaux.
L’Europe spectatrice d’une guerre qui se joue à Washington
Dans ce grand jeu d’échecs entre les États-Unis et la Russie, l’Europe semble réduite au rôle de spectatrice. Incapable de peser véritablement sur le cours des événements, elle est suspendue comme l’Ukraine au verdict des urnes américaines.
Cette situation met en lumière la dépendance stratégique des Européens vis-à-vis de Washington. Faute d’une véritable défense commune et d’une diplomatie unifiée, l’UE n’a d’autre choix que d’attendre fébrilement l’issue d’une élection qui décidera en grande partie de la guerre sur son propre continent. Un constat amer mais lucide.
Qui de Trump ou Harris pour tourner la page du conflit ukrainien ?
Au final, il apparaît clairement que le sort de l’Ukraine, et plus largement la possibilité même d’envisager une désescalade du conflit, dépendront très largement du 46ème président des États-Unis qui prêtera serment en janvier prochain.
Retrait ou engagement, isolationnisme ou interventionnisme : les deux candidats incarnent des visions diamétralement opposées des relations internationales et du leadership américain. Des divergences fondamentales qui laissent augurer de lendemains incertains, voire périlleux, pour une Ukraine prise en étau entre des puissances qui la dépassent. Suspense garanti jusqu’au 6 novembre…
