Au cœur du camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, de violents affrontements secouent la région depuis plusieurs semaines. L’Autorité palestinienne a lancé une vaste opération sécuritaire baptisée « Protéger la patrie » pour neutraliser les combattants armés retranchés dans ce bastion des factions palestiniennes. Une démonstration de force cruciale dans un contexte de tensions exacerbées et de préparation au retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Une volonté de contrôle sans faille
Selon des responsables sous couvert d’anonymat, le président Mahmoud Abbas insiste pour que les combattants du camp remettent leurs armes et se rendent à l’Autorité palestinienne. Une position ferme, martelée par le général Anwar Rajab, porte-parole des forces de sécurité :
Il n’y aura aucune tolérance envers ce groupe dévoyé qui opère en dehors de la loi. Nous poursuivrons nos efforts pour imposer l’ordre, éliminer le chaos et protéger notre peuple, quel qu’en soit le prix.
Depuis le début de l’opération le 5 décembre, les affrontements se sont intensifiés, faisant une dizaine de morts. Les autorités affirment viser des « hors-la-loi » après l’arrestation d’un chef local de la Brigade de Jénine, accusé de détention illégale d’armes et de fonds. En riposte, des hommes armés ont saisi deux véhicules de l’Autorité palestinienne, déclenchant un important déploiement des forces de sécurité autour du camp.
Enjeux sécuritaires et politiques
Au-delà du rétablissement de l’ordre, cette opération revêt une dimension stratégique majeure pour l’Autorité palestinienne. Jénine est en effet considéré comme un fief des factions armées, en particulier du Jihad islamique et du Hamas, engagés dans la guerre à Gaza depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste en territoire israélien le 7 octobre 2023.
Certains analystes estiment que l’Autorité cherche ainsi à démontrer sa capacité à stabiliser la bande de Gaza, où le Hamas a été considérablement affaibli après plus de 14 mois de conflit avec Israël. Une manière de se positionner favorablement en vue du retour de Donald Trump à la présidence américaine.
L’Autorité pense qu’elle sera mieux acceptée par Trump si elle revoit à la baisse ses revendications.
Hani al-Masri, directeur du Centre palestinien de recherche politique et d’études stratégiques
Toutefois, al-Masri met en garde contre « l’illusion » de croire que le « nouveau Trump » adopterait une approche différente et que des concessions pourraient être obtenues par la coopération plutôt que la confrontation. Sous sa précédente présidence, les relations avec l’Autorité palestinienne s’étaient dégradées, notamment après le transfert controversé de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Craintes d’une escalade
Cette volonté de reprise en main intervient dans un climat déjà explosif en Cisjordanie occupée. Les affrontements entre Palestiniens, forces israéliennes et colons se sont intensifiés en marge de la guerre à Gaza. Beaucoup redoutent une escalade au sein même du camp palestinien, le Hamas et le Jihad islamique accusant l’Autorité de servir les intérêts israéliens.
La diffusion de vidéos montrant de supposés abus commis par les forces de sécurité palestiniennes a accentué les tensions. Tandis que le Hamas condamne des « violations graves », le Fatah dénonce ceux qui « légitiment le chaos et l’anarchie » en les accusant de servir les objectifs d’Israël. Des dissensions qui rappellent les affrontements meurtriers de 2007 ayant conduit à la prise de contrôle de Gaza par le Hamas.
Un test crucial pour l’avenir
Selon l’analyste politique Khalil Shahin, l’enjeu est de taille pour l’Autorité palestinienne, qui tente de « survivre à la tempête » provoquée par la guerre à Gaza et les bouleversements régionaux, tout en se préparant à l’ère Trump :
Ce qui se passe à Jénine est un test crucial. L’Autorité palestinienne tente d’affirmer son contrôle et d’imposer la sécurité dans la région.
Une démonstration de force qui se joue sur le fil du rasoir, entre impératifs sécuritaires, enjeux politiques et risques d’embrasement. L’issue de cette opération aura sans nul doute des répercussions majeures sur l’échiquier palestinien, mais aussi sur la position de l’Autorité face aux défis à venir, en premier lieu le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Cette volonté de reprise en main intervient dans un climat déjà explosif en Cisjordanie occupée. Les affrontements entre Palestiniens, forces israéliennes et colons se sont intensifiés en marge de la guerre à Gaza. Beaucoup redoutent une escalade au sein même du camp palestinien, le Hamas et le Jihad islamique accusant l’Autorité de servir les intérêts israéliens.
La diffusion de vidéos montrant de supposés abus commis par les forces de sécurité palestiniennes a accentué les tensions. Tandis que le Hamas condamne des « violations graves », le Fatah dénonce ceux qui « légitiment le chaos et l’anarchie » en les accusant de servir les objectifs d’Israël. Des dissensions qui rappellent les affrontements meurtriers de 2007 ayant conduit à la prise de contrôle de Gaza par le Hamas.
Un test crucial pour l’avenir
Selon l’analyste politique Khalil Shahin, l’enjeu est de taille pour l’Autorité palestinienne, qui tente de « survivre à la tempête » provoquée par la guerre à Gaza et les bouleversements régionaux, tout en se préparant à l’ère Trump :
Ce qui se passe à Jénine est un test crucial. L’Autorité palestinienne tente d’affirmer son contrôle et d’imposer la sécurité dans la région.
Une démonstration de force qui se joue sur le fil du rasoir, entre impératifs sécuritaires, enjeux politiques et risques d’embrasement. L’issue de cette opération aura sans nul doute des répercussions majeures sur l’échiquier palestinien, mais aussi sur la position de l’Autorité face aux défis à venir, en premier lieu le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
