Imaginez le présentateur le plus chic de France 2, costume impeccable et voix posée, se retrouver soudain juché sur des talons aiguilles rouges flamboyants. Non, vous ne rêvez pas. Ce dimanche soir, Laurent Delahousse a vécu l’une des séquences les plus improbables de sa carrière… et peut-être de l’histoire récente de la télévision française.
Le moment où tout bascule au Théâtre du Châtelet
Tout commence pourtant de façon très classique. Laurent Delahousse se rend dans les coulisses du Théâtre du Châtelet pour rencontrer Laurent Lafitte, actuellement à l’affiche de la nouvelle production de La Cage aux Folles. L’acteur y incarne Albin, alias la diva Zaza Napoli, dans une comédie musicale légendaire qui célèbre l’amour, la différence et la liberté d’être soi.
L’interview est sérieuse, engagée même. Laurent Lafitte explique avec passion pourquoi il a choisi ce rôle en 2025 : « Les droits LGBT sont plus que jamais remis en question. Ce spectacle, c’est aussi une façon de prendre position. » Le ton est grave, les mots justes. Et puis… tout dérape délicieusement.
« Allez, essayez-les ! » : quand Lafitte devient diabolique
À la fin de l’entretien, Laurent Lafitte désigne une paire de talons rouges posés là, comme une tentation. « Je pensais que c’était une blague », avouera plus tard Delahousse. Mais non. Lafitte insiste. Avec ce sourire en coin qu’on lui connaît.
« Si, si, c’est exactement votre pointure. Vous avez besoin d’un coup de main pour la bride ? Ou alors… vous êtes déjà habitué ? »
Laurent Lafitte, particulièrement taquin
Le studio éclate de rire. Delahousse tente une esquive : « On avait dit qu’on ne parlait pas de tout… » Mais c’est trop tard. Sous les encouragements de l’équipe et le regard amusé de Lafitte, il finit par céder. Les chaussures sont là. Elles l’attendent.
Premiers pas chaotiques sur la scène mythique
Le moment où il se lève est simplement magique. Laurent Delahousse, habitué aux plateaux feutrés, vacille légèrement. Les talons font bien 12 centimètres. Peut-être plus. Il tente un pas. Puis un deuxième. L’équilibre précaire devient immédiatement comique.
Laurent Lafitte se transforme en coach de catwalk improvisé :
- « Descendez doucement sur la pointe »
- « Croisez un peu les jambes, voilà ! »
- « Regardez droit devant, surtout ne regardez pas vos pieds »
- « Et souriez, vous êtes magnifique ! »
On entend les rires dans tout le théâtre. Les techniciens, les machinistes, même les musiciens répètent en fond sont pliés en deux. Delahousse, bon joueur, tente vraiment. Il avance, bras légèrement écartés pour garder l’équilibre, comme un flamant rose en costume sur mesure.
Pourquoi cette séquence touche autant
Au-delà du comique de situation, il y a quelque chose de profondément touchant. Un présentateur star accepte de sortir de sa zone de confort, de se mettre en danger, littéralement, pour comprendre un peu mieux le métier et le message d’un artiste. C’est rare à la télévision.
Et puis il y a cette idée simple mais puissante : enfiler les talons de l’autre. Comprendre ce que cela fait de marcher dans les chaussures (au sens propre) d’une drag queen. De ressentir l’exigence physique, la vulnérabilité, mais aussi la liberté totale que cela procure sur scène.
Laurent Lafitte le dira d’ailleurs très bien après coup : « Ces talons, c’est tout un symbole. On monte dessus et soudain on voit le monde différemment. » Delahousse, encore perché sur ses échasses, acquiesce en riant : « Je confirme… la vue est… vertigineuse. »
Un message plus profond qu’il n’y paraît
Derrière l’humour, La Cage aux Folles reste une œuvre militante. Créée en 1973, elle mettait déjà en scène un couple homosexuel et un cabaret de travestis avec une tendresse révolutionnaire. En 2025, alors que certains droits semblent fragilisés dans plusieurs pays, la pièce résonne plus que jamais.
En acceptant ce défi complètement fou, Laurent Delahousse participe, sans le dire, à normaliser quelque chose d’essentiel : le rire partagé efface les préjugés mieux que mille discours. Voir un présentateur du 20h en talons aiguilles, c’est aussi dire que la masculinité n’a pas à être rigide. Qu’on peut être sérieux sans être coincé.
Ils l’ont fait avant lui :
Gérard Jugnot, Michel Sardou ou même Christian Clavier ont tous enfilé les talons de Zaza Napoli au fil des différentes versions. Mais jamais en direct à la télévision avec autant de spontanéité.
Les réactions ne se sont pas fait attendre
Dès la diffusion, les réseaux sociaux se sont enflammés. « Delahousse en talons > tout le reste de l’année télé 2025 » tweete un internaute. « J’ai pleuré de rire » écrit une autre. Certains y voient même le meilleur moment de télévision de l’année.
Les commentaires soulignent tous la même chose : la bienveillance entre les deux Laurent. Pas de moquerie gratuite, juste de la complicité et du respect. Lafitte guide, encourage, félicite. Delahousse joue le jeu à fond. C’est une leçon de télévision et d’humanité.
Et si c’était le début d’une nouvelle ère ?
On peut rêver, non ? Après tout, voir des personnalités publiques accepter de se mettre en situation de vulnérabilité, c’est exactement ce dont on a besoin en ce moment. Moins de postures, plus de sincérité. Moins de sérieux compassé, plus de rire ensemble.
Laurent Delahousse repartira avec ses mocassins impeccables, bien sûr. Mais il laissera derrière lui une séquence qui restera. Parce qu’on y voit un homme accepter de trembler un peu pour comprendre les autres. Et ça, ça n’a pas de prix.
Alors merci aux deux Laurent. Merci pour ce moment de télévision rare, drôle, intelligent et profondément humain. On en redemande.
Et qui sait… la prochaine fois, c’est peut-être le Premier ministre qui montera sur les planches du Châtelet ? Après tout, avec Delahousse, plus rien ne semble impossible.
