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L’Assemblée Nationale Chamboulée par la Guerre Attal-Wauquiez

Stupeur à l'Assemblée : la présidence d'une commission clé bascule aux Insoumis suite à une mésentente entre Attal et Wauquiez. Un coup dur pour la coalition menée par Barnier qui soulève des questions sur son avenir et la solidité des alliances parlementaires...

C’est un épisode aussi surprenant que révélateur des jeux de pouvoir qui agitent les coulisses de l’Assemblée nationale. La présidence de la prestigieuse commission des Affaires économiques, arrachée en juillet par les troupes de Gabriel Attal aux Insoumis avec le soutien inattendu de celles de Laurent Wauquiez, vient de basculer à nouveau dans l’escarcelle de la France Insoumise. Un coup de théâtre qui met en lumière les dissensions entre les deux leaders de la droite et fragilise la coalition emmenée par Michel Barnier.

Dissensions à droite, victoire à gauche

Mercredi, à la faveur d’un jeu de chaises musicales lié à la récente composition du gouvernement, la députée Insoumise Aurélie Trouvé l’a emporté d’une courte tête face au candidat d’Ensemble pour la République (EPR), Stéphane Travert. Un renversement de situation qui ne tient qu’à un seul fait : l’incapacité d’Attal et Wauquiez à se mettre d’accord, malgré l’alliance de circonstance conclue trois mois plus tôt pour se répartir les postes clés de l’Assemblée.

Au troisième tour du scrutin, le candidat LR Julien Dive s’est retiré et la majorité des députés de son camp ont préféré voter blanc plutôt que de soutenir Travert. Un choix qui fait les affaires des Insoumis mais plombe la fragile coalition emmenée par Michel Barnier.

Attal et Wauquiez, une guerre des chefs

Si la perte de cette présidence de commission est un revers cuisant pour la majorité, elle met surtout en lumière les divergences stratégiques et personnelles entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez. Malgré leur alliance de façade, les deux hommes peinent à s’entendre sur la ligne à suivre face à un groupe Insoumis revigoré.

D’un côté, Attal, ancien proche de Macron passé dans le camp Barnier, prône une ligne modérée et des compromis ponctuels. De l’autre, Wauquiez, à la tête d’un groupe LR affaibli mais toujours influent, défend une opposition frontale et refuse tout “compromission”. Deux visions difficilement conciliables qui ont déjà conduit à plusieurs passes d’armes par médias interposés.

“On ne peut pas dire qu’on est dans l’opposition et continuer à faire des petits arrangements avec la Macronie. Il faut choisir son camp !”

lançait ainsi Wauquiez en septembre, visant implicitement Attal.

Les Insoumis, profiteurs de guerre

Face à ces querelles intestines, les Insoumis se frottent les mains. Forts de leur statut de premier groupe d’opposition et portés par la dynamique Mélenchon, ils comptent bien profiter de chaque brèche dans la majorité pour imposer leurs thèmes et leur agenda.

La présidence de la commission des Affaires économiques, enjeu crucial en pleine discussion budgétaire, est une première victoire de taille. Elle leur permettra de peser sur les débats autour du projet de loi de finances 2025 et de porter leurs propositions comme la revalorisation du SMIC ou la taxation des superprofits.

“Cette commission doit être au service des Français et de leur pouvoir de vivre, pas des intérêts des multinationales et des plus riches”

a martelé Aurélie Trouvé après son élection.

Un test pour la coalition Barnier

Au-delà des enjeux économiques, c’est toute la solidité et la raison d’être de la coalition menée par Michel Barnier qui est questionnée. Arrivé à Matignon en surfant sur la vague d’une “union des droites” face aux “extrêmes”, l’ancien négociateur du Brexit peine à transformer l’essai et à imposer son autorité sur ses troupes bigarrées.

Entre un centre-droit macroniste attaché au “en même temps”, une droite LR tentée par le retour à ses fundamentaux, et des groupes satellites (UDI, Horizons…) soucieux de leur indépendance, les motifs de discorde ne manquent pas. Et les sujets explosifs comme l’immigration, la réforme des retraites ou la politique énergétique ne font que les exacerber.

L’épisode de la commission des Affaires économiques est symptomatique de ces fractures et rappelle l’adage bien connu : “la droite n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est unie, jamais aussi faible que lorsqu’elle est divisée”. Une leçon que Michel Barnier et ses lieutenants devront méditer s’ils veulent durer à Matignon et contrer la menace Insoumise. La partie d’échecs parlementaire ne fait que commencer.

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