Alors que la poussière de la dissolution du groupe parlementaire de La France insoumise retombe à peine, un geste inattendu vient redistribuer les cartes sur l’échiquier politique. Dans un communiqué surprenant, le Parti communiste français a en effet annoncé tendre la main à François Ruffin, figure de proue des Insoumis, en lui offrant « l’asile politique » au sein de son groupe à l’Assemblée nationale.
La gauche radicale en pleine recomposition
Ce coup de théâtre intervient alors que LFI traverse une période de turbulences sans précédent. La décision de dissoudre le groupe, prise dans la foulée des élections législatives décevantes, a laissé de nombreux députés orphelins, contraints de se trouver un nouveau point de chute. Si certains envisagent de siéger chez les non-inscrits, d’autres lorgnent vers d’autres formations de gauche, à l’image donc de François Ruffin.
En lui ouvrant ses portes, le PCF entend bien profiter de l’aubaine pour renforcer son assise à l’Assemblée. Le parti, qui a réussi à sauver ses meubles aux législatives malgré la vague d’impopularité qui frappe la NUPES, voit là l’occasion de gonfler ses rangs et de peser davantage dans les débats.
François Ruffin, un électron libre courtisé
Mais pourquoi cibler spécifiquement François Ruffin ? Député atypique, réalisateur engagé, l’enfant terrible de la gauche ne rentre dans aucune case. Son côté franc-tireur, sa liberté de ton et son ancrage populaire en font un atout de poids pour tout groupe qui parviendrait à le rallier.
François Ruffin incarne un courant de la gauche qu’il nous faut savoir entendre et intégrer. Son combat est le nôtre.
– Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
En lui déroulant le tapis rouge, les communistes espèrent ainsi capter un peu de la magie Ruffin et affirmer leur leadership sur l’aile gauche de l’hémicycle. Une stratégie risquée, tant le député de la Somme reste un électron libre, allergique aux appareils.
Quelles suites pour la gauche et LFI ?
Au-delà du seul cas Ruffin, c’est toute la gauche qui s’interroge sur son avenir au lendemain de ces législatives en demi-teinte. Entre une NUPES à la peine, un PS en quête de renaissance et maintenant une France insoumise atomisée, difficile d’y voir clair.
- La NUPES parviendra-t-elle à maintenir son unité malgré les divergences ?
- Les Insoumis, privés de groupe autonome, vont-ils se fondre dans d’autres formations ?
- Assiste-t-on aux prémices d’une recomposition en profondeur ?
Autant de questions qui agitent les états-majors et les commentateurs, alors que se profile déjà l’échéance présidentielle de 2027. Une chose est sûre : en politique, il ne faut jurer de rien. Et l’offre d’asile du PCF à François Ruffin en est la preuve éclatante.
