Vous l’avez certainement remarqué, le mot anglais « bankable » (prononcé « bankébeule ») a littéralement envahi notre vocabulaire ces dernières années. Mais savez-vous que ce terme, aujourd’hui synonyme de popularité et de réussite, trouve ses origines dans le jargon du cinéma ? Plongeons ensemble dans la fascinante histoire de ce mot caméléon.
Du grand écran aux conversations du quotidien
Apparu au début du XXe siècle dans le milieu du cinéma américain, « bankable » servait à l’origine à qualifier les acteurs capables de générer des revenus considérables au box-office. Son utilisation s’est progressivement étendue aux réalisateurs et même aux éléments d’un film jugés lucratifs.
Avec la mondialisation du 7ème art et l’influence croissante d’Hollywood, le terme a fait une entrée tardive mais remarquée dans la langue française au début des années 2000. Les critiques hexagonaux l’ont rapidement adopté pour désigner en un mot ces stars capables d’attirer des millions de spectateurs.
Le mot français oublié
Saviez-vous qu’un équivalent français de « bankable » existait déjà au XIXe siècle ? Le terme « bancable », tombé en désuétude, qualifiait alors un effet de commerce remplissant les critères pour être escompté par une banque. Un sens bien éloigné de son usage actuel !
Glissement de sens
Mais l’évolution de « bankable » ne s’arrête pas là. Aujourd’hui, il ne se cantonne plus au 7ème art et s’emploie dans des domaines aussi variés que la musique, la littérature ou même le sport. Plus surprenant encore, il s’invite désormais dans nos conversations quotidiennes comme synonyme de « populaire » ou « en vue ».
Son problème, c’est qu’il ne peut pas faire le coup de l’abaya tous les jours. Il devient moins bankable.
Un ministre à propos de Gabriel Attal dans les colonnes du Parisien
Selon Mariette Darrigrand, sémiologue, ce glissement de sens témoigne d’une évolution sociétale où le succès se mesure de plus en plus à l’aune de la « marque personnelle » et de la visibilité médiatique.
Une popularité qui interroge
Si certains se réjouissent du succès de ce mot concis et imagé, d’autres s’inquiètent de voir des notions purement financières s’imposer pour juger du mérite d’un artiste ou d’un projet. Une tendance révélatrice d’une société où tout semble voué à devenir un « produit » marketable.
Quoi qu’il en soit, force est de constater que « bankable » semble avoir de beaux jours devant lui. Reste à savoir si ce mot caméléon nous réserve encore d’autres surprises et mutations. Une chose est sûre, il faudra garder l’oeil sur cet anglicisme qui n’a pas fini de faire parler de lui !
En résumé
- « Bankable » : du jargon cinématographique au langage courant
- Un sens initial lié au potentiel financier des stars
- Une utilisation qui s’étend à d’autres domaines artistiques
- Un glissement sémantique vers la notion de popularité
- Le reflet d’une société où la visibilité fait loi
Et vous, comment utilisez-vous ce mot au quotidien ? Faites-nous part de vos réflexions et anecdotes sur l’évolution de ce terme qui n’a décidément pas fini de nous surprendre !