Dans un paysage radiophonique en constante évolution, Europe 1 tire son épingle du jeu avec brio. La station affiche en effet la plus forte progression du marché, engrangeant pas moins de 400 000 auditeurs supplémentaires en l’espace d’un an. Un succès fulgurant qui suscite autant d’admiration que d’interrogations sur les ressorts de cette stratégie payante.
Une recette aussi simple que clivante
Pour comprendre cette ascension météorique, il faut se pencher sur la grille des programmes d’Europe 1. La station mise en effet sur des émissions d’opinion animées par des vedettes issues notamment de CNews, autre média du groupe Vivendi. Des personnalités comme Pascal Praud, Laurence Ferrari ou encore Sonia Mabrouk, connues pour leurs positions tranchées et leur ton incisif, ne cachent pas leur antipathie pour la gauche. Une ligne éditoriale assumée qui semble faire mouche auprès d’une partie de l’audience.
Notre ligne éditoriale populaire, qui va parfois à l’encontre du politiquement correct et qui se rapproche du Figaro, explique notre succès.
– Constance Benqué, directrice générale de Lagardère Radio et présidente de Lagardère News
Une progression tous azimuts
Avec 2,359 millions d’auditeurs quotidiens selon les derniers chiffres de Médiamétrie, Europe 1 gagne du terrain sur tous les indicateurs clés :
- Audience cumulée en hausse de 0,7 point, à 4,2%
- Part d’audience en progression de 0,7 point également, à 3,9%
- Durée d’écoute quotidienne en augmentation de 6 minutes, atteignant 105 minutes
Des résultats qui confortent les choix stratégiques opérés ces derniers mois par la station détenue par le groupe Vivendi de Vincent Bolloré, milliardaire réputé pour ses positions ultraconservatrices.
Jusqu’où peut mener cette stratégie ?
Si la recette semble gagnante à court terme en termes d’audiences, elle n’est pas sans soulever certaines questions. Europe 1 ne risque-t-elle pas de se couper d’une partie des auditeurs en adoptant une ligne aussi clivante ? La quête effrénée de l’audience peut-elle se faire au détriment de la rigueur journalistique et du pluralisme des opinions ?
Autant d’interrogations qui animeront sans doute les débats dans les prochains mois, alors qu’Europe 1 surfe sur le succès de sa nouvelle formule. Une chose est sûre : dans un univers radiophonique ultra-concurrentiel, la provocation et les partis-pris assumés semblent payer. Reste à savoir si cette tendance perdurera sur le long terme, ou si les auditeurs finiront par se lasser de cette polarisation croissante du débat médiatique.