C’est une décision qui a fait l’effet d’une bombe dans le football italien. Ce mercredi, l’AS Rome a annoncé le licenciement avec effet immédiat de son entraîneur Daniele De Rossi, en poste depuis seulement quelques mois. Le club justifie ce choix radical par la nécessité de « reprendre rapidement le parcours souhaité » alors que la saison vient à peine de débuter. Retour sur les raisons de ce divorce express et les défis qui attendent désormais la Louve.
Une nomination qui avait suscité l’enthousiasme
Lorsque Daniele De Rossi avait été intronisé entraîneur de l’AS Rome en début de saison, l’euphorie était de mise chez les tifosi. Et pour cause : l’ancien milieu de terrain emblématique du club, qui y a évolué pendant 18 saisons et disputé plus de 600 matchs, incarnait le renouveau et les ambitions retrouvées des Giallorossi.
Sa nomination s’inscrivait dans un projet de reconstruction mené par les nouveaux propriétaires américains, déterminés à renouer avec le succès après une décennie en demi-teinte. Le prestige de De Rossi, son aura auprès des supporters et sa connaissance intime du club laissaient augurer de lendemains qui chantent.
Un début de saison mitigé
Mais voilà, les débuts de l’ère De Rossi se sont avérés pour le moins poussifs. Après 7 journées de championnat, la Roma n’occupait qu’une modeste 16e place, avec seulement 2 victoires au compteur. Pire, le jeu proposé apparaissait stéréotypé, sans idée directrice ni réel projet de jeu.
Malgré l’indulgence des tifosi et la volonté affichée de la direction de lui laisser du temps, la pression commençait à monter sur les épaules de De Rossi. D’autant que la concurrence, emmenée par les rivaux historiques de la Juventus et du Milan AC, semblait avoir une longueur d’avance. Le temps, justement, c’est ce dont manque cruellement le football italien…
Le couperet tombe
Finalement, le couperet est tombé ce mercredi matin, à la surprise générale. Dans un communiqué laconique, le club a annoncé le licenciement de son entraîneur, estimant que cette décision était « prise dans l’intérêt de l’équipe ». Un véritable coup de tonnerre, alors que la Louve reste sur une probante victoire face à l’Hellas Vérone.
En creux, c’est un terrible aveu d’échec pour les dirigeants romains, qui avaient misé gros sur De Rossi pour incarner le nouveau visage d’un club en quête de stabilité. Son limogeage prématuré souligne une fois encore la difficulté des anciens grands joueurs à réussir leur reconversion sur un banc.
La décision du club a été prise dans l’intérêt de l’équipe pour pouvoir reprendre rapidement le parcours souhaité, à un moment où la saison n’est qu’à son début.
– Communiqué de l’AS Rome
Et maintenant ?
Pour l’AS Rome, l’urgence est désormais de trouver un successeur à De Rossi, capable de relancer une équipe en perte de vitesse. Les noms de plusieurs techniciens expérimentés circulent déjà, à l’image de Rudi Garcia ou Luciano Spalletti, tous deux anciens de la maison romaine.
Mais au-delà du choix de l’entraîneur, c’est tout un projet sportif qu’il faudra reconstruire, en adéquation avec les ambitions d’un club qui n’a plus remporté le Scudetto depuis 2001. Un chantier d’autant plus délicat que la Roma, 7e budget de Serie A, ne dispose pas des mêmes moyens que la Juve ou les clubs milanais.
Du côté de Daniele De Rossi, l’heure est à la déception et à l’introspection. Malgré son aura et son immense expérience de joueur, l’ancien international azzurro n’a pas réussi à s’imposer dans son costume d’entraîneur. À 39 ans, sa reconversion sur les bancs est sérieusement compromise, et sa carrière de technicien pourrait s’arrêter prématurément. Un crève-cœur pour ce Romanista pure souche.
L’éviction de De Rossi constitue en tout cas un nouvel épisode de l’instabilité chronique qui mine le football italien, où les entraîneurs sont bien souvent les variables d’ajustement de clubs en perpétuel questionnement. Une culture de l’immédiateté qui tranche avec la patience prônée dans d’autres championnats européens, et qui explique en partie le déclin du Calcio sur la scène continentale. Le chemin de la reconquête s’annonce encore long et périlleux…