Cet été, le Palais des Papes d’Avignon ouvre ses portes à l’univers subversif et poétique de Miss.Tic, figure incontournable de l’art urbain. Jusqu’en janvier 2025, l’exposition « Miss.Tic : A la vie, à l’amor » propose une plongée inédite dans l’œuvre engagée de cette artiste pionnière qui a marqué les murs de Paris de ses pochoirs et aphorismes percutants. Une rétrospective posthume qui célèbre le talent d’une femme libre et révoltée.
Miss.Tic, l’art de sublimer la rue
Disparue en mai 2022, Miss.Tic laisse derrière elle un héritage artistique fort. Ses pochoirs de femmes fatales accompagnés de jeux de mots incisifs ont fleuri sur les palissades et les murs de la capitale dès les années 1980, bousculant les codes et s’imposant dans un milieu alors dominé par les hommes. À travers ses œuvres, Miss.Tic interroge avec audace la place du désir féminin dans l’espace public.
Miss.Tic revendiquait la représentation de la femme fatale qui, selon elle, renferme un haut potentiel subversif.
– Camille Lévy Sarfati, curatrice de l’exposition
Une scénographie immersive
L’exposition au Palais des Papes retrace le parcours singulier de Miss.Tic, de ses débuts dans la rue jusqu’à la reconnaissance institutionnelle. La scénographie reproduit l’univers de l’artiste en intégrant les matériaux bruts caractéristiques du street art. Palissades, tôles, affiches lacérées deviennent les supports d’une pensée engagée et poétique.
Le visiteur découvre l’évolution du style de Miss.Tic, de ses premiers pochoirs expansifs célébrant l’intime et l’érotisme, à des œuvres plus épurées combinant dessins et aphorismes percutants. La reconstitution de son dernier atelier parisien témoigne de l’effervescence créative de l’artiste, entre bombes de peinture, pochoirs et toiles.
Miss.Tic, poétesse des murs
Au-delà de la plasticienne, l’exposition met en lumière Miss.Tic poétesse, nourrie de littérature et admiratrice de femmes de lettres. Une série de portraits bombés sur les pages d’ouvrages rend ainsi hommage à Virginie Despentes, Marguerite Duras ou encore Françoise Sagan.
Autre moment fort, une installation de 90 matrices suspendues dans la chapelle, sur lesquelles sont gravés les dessins et textes emblématiques de Miss.Tic. Une plongée vertigineuse et émouvante dans l’esprit d’une artiste habitée par la conviction du pouvoir de l’art et de la poésie pour transcender le quotidien.
Miss.Tic qualifiait les murs de Paris de “plus belle galerie du monde”.
À travers cette rétrospective sensible, le Palais des Papes rend un vibrant hommage à Miss.Tic, à son engagement pour la liberté de création et à son art qui a su transformer l’espace public en terrain de jeux poétiques. Une exposition à ne pas manquer pour redécouvrir l’œuvre puissante et intemporelle de celle qui a révolutionné le street art.