La Tanzanie est secouée par l’arrestation de Freeman Mbowe, chef du principal parti d’opposition Chadema, et de plusieurs autres dirigeants du parti. L’incident, survenu à quelques jours d’élections locales cruciales, soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’état de la démocratie dans le pays.
Une embuscade troublante
Selon John Mrema, porte-parole de Chadema, la police a tendu une embuscade à un convoi dans la forêt de Halungu, dans l’ouest du pays, arrêtant Freeman Mbowe et d’autres dirigeants qui l’accompagnaient. Le lieu de détention et les motifs de l’arrestation restent inconnus, alimentant les spéculations et l’inquiétude parmi les partisans de l’opposition.
Un contexte de répression croissante
Cette arrestation s’inscrit dans un contexte de répression politique accrue en Tanzanie ces derniers mois. Fin septembre, M. Mbowe avait déjà été brièvement arrêté avec des dizaines d’autres personnes lors d’une manifestation empêchée par la police à Dar es Salam.
Le parti Chadema accuse les forces de sécurité d’être impliquées dans la disparition de plusieurs de ses membres et dans le meurtre d’Ali Mohamed Kibao, un de ses dirigeants retrouvé mort début septembre. Une responsable du parti affirme même avoir été enlevée et torturée le mois dernier par des individus se présentant comme des officiers.
Un test pour la présidente Samia Suluhu Hassan
Les élections locales du 27 novembre sont très attendues, car elles constitueront le premier test pour la présidente Samia Suluhu Hassan, arrivée au pouvoir en mars 2021 après le décès soudain de son prédécesseur John Magufuli. Malgré des signes initiaux d’ouverture, comme la réouverture de médias interdits, Mme Hassan fait face à de vives critiques l’accusant de revenir aux pratiques autoritaires à l’approche des échéances électorales.
Chadema a d’ailleurs protesté récemment contre la disqualification “injuste” de plusieurs de ses candidats pour le scrutin local. L’arrestation de Freeman Mbowe et d’autres dirigeants du parti ne fait qu’accentuer les tensions et les doutes quant à l’équité du processus électoral.
Un appel à la libération immédiate des détenus
John Mrema, au nom du parti Chadema, a appelé à la libération immédiate de Freeman Mbowe et des autres dirigeants arrêtés. Il a souligné l’opacité entourant leur détention, la police n’ayant communiqué ni leur lieu de détention, ni les motifs de l’arrestation.
Cette situation préoccupante suscite de nombreuses interrogations sur l’état de la démocratie et des libertés fondamentales en Tanzanie. À l’approche d’élections cruciales, il est essentiel que tous les acteurs politiques puissent s’exprimer librement et participer équitablement au processus démocratique.
La communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et la société civile tanzanienne sont appelées à suivre de près la situation et à faire pression pour que la lumière soit faite sur ces arrestations troublantes. L’avenir de la démocratie en Tanzanie est en jeu.