C’est une arrestation qui fait grand bruit dans le monde de la défense des océans. Paul Watson, le célèbre activiste écologiste et fondateur de l’ONG Sea Shepherd, a été appréhendé dimanche dernier au Groenland, alors que son navire venait se ravitailler en carburant. Âgé de 73 ans, ce militant américano-canadien est depuis de longues années dans le collimateur des autorités japonaises pour son combat acharné contre la chasse à la baleine.
Un mandat d’arrêt international émis par le Japon
L’arrestation de Paul Watson fait suite à un mandat d’arrêt international délivré par le Japon. Ce pays, aux côtés de l’Islande et de la Norvège, fait partie des dernières nations à pratiquer encore la chasse commerciale des cétacés, malgré l’opposition de la communauté internationale. Les confrontations entre les navires de Sea Shepherd et les baleiniers japonais ont régulièrement défrayé la chronique ces dernières années.
Actuellement détenu au Groenland, territoire autonome du Danemark, le sort du capitaine Watson est désormais entre les mains de la justice danoise. Selon le ministère de la Justice du pays scandinave, l’extradition ne pourra avoir lieu qu’à la suite d’une demande formelle du Japon, qui doit être présentée dans un délai de 30 jours suivant l’arrestation.
Sea Shepherd, le bras armé de la défense des baleines
Fondée en 1977, l’organisation Sea Shepherd s’est fait connaître dans le monde entier pour ses actions coup de poing contre la chasse baleinière. Menant une véritable guérilla des mers, les militants de l’ONG n’hésitent pas à s’interposer physiquement pour empêcher la mise à mort des cétacés. Une stratégie musclée qui leur a valu de nombreux démêlés avec la justice, mais aussi une grande notoriété auprès du public.
Si la chasse à la baleine est illégale, alors nos actions sont légales. Nous sommes les forces de police des océans.
– Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd
Un résident français menacé d’extradition
Installé en France depuis un an, Paul Watson risque désormais d’être extradé vers le Japon pour y être jugé. Une perspective qui inquiète ses soutiens, à commencer par le président français Emmanuel Macron. Ce dernier serait en effet intervenu auprès des autorités danoises pour tenter d’éviter ce scénario. Une mobilisation de haut niveau qui témoigne de l’écho international suscité par cette affaire.
Le Japon continue de défier la communauté internationale
Au-delà du cas personnel de Paul Watson, cette arrestation remet en lumière la politique pro-chasse à la baleine du Japon. Malgré la pression croissante et les condamnations répétées, l’archipel s’obstine à perpétuer cette pratique controversée, au mépris du droit international et de l’opinion publique. Tokyo invoque la défense de traditions séculaires et des intérêts économiques, face aux arguments écologiques et éthiques.
Quoi qu’il en soit, l’avenir immédiat de Paul Watson est actuellement en suspens, dans l’attente de la décision des autorités danoises quant à sa potentielle extradition. Un nouveau chapitre dans le long combat de ce « pirate » autoproclamé des océans, devenu au fil des années le cauchemar des baleiniers et le héros des défenseurs des cétacés aux quatre coins de la planète.