Dans un développement sans précédent, l’Arménie a été élue pour accueillir la 17e Conférence des Nations Unies sur la sauvegarde de la nature (COP17) en 2026, battant son rival de longue date, l’Azerbaïdjan. Cette décision historique, prise par un vote à bulletin secret des pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) réunis en Colombie, marque un tournant dans l’histoire de la CDB.
Un Vote Inédit pour Départager les Candidats
Pour la première fois depuis la naissance de la Convention en 1992, les pays membres ont dû recourir à un vote à bulletin secret pour départager les deux candidats. Selon des sources proches du dossier, l’Arménie l’a emporté avec 65 suffrages exprimés contre 58 pour l’Azerbaïdjan, un résultat annoncé en séance plénière par la présidente de la COP16 qui s’achève à Cali.
Jusqu’à présent, les pays membres avaient toujours réussi à trouver un consensus sur le pays hôte, comme le souligne David Ainsworth, porte-parole de la CDB. Cette élection marque donc une rupture dans les pratiques habituelles de l’organisation.
L’Enjeu de la Présidence de la COP17
Lors de la COP13 au Mexique, il avait été décidé que la présidence de la COP17 reviendrait à un pays du groupe Europe centrale et de l’Est, qui inclut la Russie et les pays du Caucase à l’ONU. L’Azerbaïdjan, déjà hôte du sommet majeur de l’ONU sur le climat (COP29) à partir du 10 novembre, s’était porté candidat pour présider également la COP17 biodiversité. L’Arménie lui avait emboîté le pas dans cette course.
Mercredi soir, les représentants des deux pays ont présenté à la tribune de la COP16 les atouts de leur biodiversité locale et leur capacité à accueillir et présider un tel sommet, crucial pour que l’humanité tienne ses engagements de stopper la destruction de la nature d’ici 2030, adoptés il y a deux ans.
Un Bilan à Mi-Parcours Déterminant
C’est lors de la COP17 que les pays devront faire un bilan à mi-parcours et éventuellement renforcer leurs efforts. Cependant, la crédibilité de ce bilan dépend de règles complexes qui doivent être adoptées à Cali et ne font toujours pas consensus au dernier jour du sommet.
Nous serons très heureux d’accueillir toutes les délégations (…), le gouvernement arménien fera tout son possible pour que la COP17 soit un véritable succès.
Davit Manoukian, représentant du ministère arménien des Affaires étrangères
Un Conflit de Longue Date entre les Deux Pays
Les deux anciennes républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies concernant le Haut-Karabakh, une enclave montagneuse sous souveraineté azerbaïdjanaise mais peuplée majoritairement d’Arméniens. En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a repris militairement le contrôle de la région, forçant près de 120 000 personnes à se réfugier en Arménie.
Malgré la pression de la communauté internationale, notamment pour que l’accord de paix soit signé avant la COP29, les négociations entre les deux pays n’ont pas encore abouti.
L’Ouzbékistan, un Temps en Lice, s’était Retiré
Un troisième pays, l’Ouzbékistan, était également un temps en lice pour accueillir la COP17 mais s’était finalement retiré de la course, laissant l’Arménie et l’Azerbaïdjan seuls en compétition.
Les Enjeux de la COP17 pour la Préservation de la Biodiversité
La COP17 sur la biodiversité en 2026 sera un rendez-vous crucial pour évaluer les progrès réalisés dans la sauvegarde de la nature et la mise en œuvre des objectifs adoptés en 2021. Les pays devront faire le point sur leurs actions et, si nécessaire, renforcer leurs efforts pour stopper la destruction de la biodiversité d’ici 2030.
L’élection de l’Arménie pour accueillir cet événement majeur soulève des questions sur sa capacité à mener à bien cette mission dans un contexte géopolitique tendu avec l’Azerbaïdjan. Cependant, comme l’a souligné Davit Manoukian, représentant du ministère arménien des Affaires étrangères, le gouvernement arménien s’engage à tout mettre en œuvre pour faire de la COP17 un succès.
Les yeux du monde entier seront tournés vers l’Arménie en 2026, qui aura la lourde tâche de présider ce sommet déterminant pour l’avenir de notre planète et de sa biodiversité. Les enjeux sont immenses et l’attente sera grande pour voir si ce petit pays du Caucase saura relever le défi et contribuer à la préservation de notre patrimoine naturel commun.