Dans une nouvelle escalade du conflit russo-ukrainien, l’armée russe affirme avoir intercepté samedi pas moins de 8 missiles tactiques américains ATACMS tirés par l’Ukraine contre son territoire. Un type d’attaque présenté par Moscou comme une ligne rouge dans ce conflit sanglant qui s’enlise.
Selon une source militaire russe, les moyens de défense aérienne ont abattu ces 8 missiles de fabrication américaine ainsi que 72 drones. Aucun détail n’a cependant été fourni quant à d’éventuelles victimes ou dégâts matériels causés par cette nouvelle offensive ukrainienne.
Washington avait fini par autoriser l’usage des ATACMS
Longtemps réticente, l’administration de Joe Biden avait autorisé en novembre dernier Kiev à utiliser ces missiles à longue portée. Un feu vert américain faisant suite au déploiement, selon les Occidentaux et l’Ukraine, de milliers de soldats nord-coréens venus renforcer les troupes russes.
Depuis, l’Ukraine a mené plusieurs séries de frappes avec ces redoutables ATACMS, mais aussi avec des missiles britanniques Storm Shadow. Une escalade des moyens qui fait craindre un enlisement et une aggravation du conflit.
La Russie promet une réponse à chaque frappe
En réponse, la Russie a tiré pour la première fois son arme expérimentale hypersonique baptisée « Orechnik », promettant « une réponse » à chaque frappe ukrainienne sur son sol. Vladimir Poutine est même allé jusqu’à menacer de viser directement le centre-ville de Kiev en représailles, sans toutefois mettre ses propos à exécution pour l’instant.
Trump, de retour à la Maison Blanche, s’oppose aux ATACMS
De son côté, Donald Trump, de retour à la présidence américaine le 20 janvier prochain, s’est dit « vivement opposé » à l’emploi des missiles ATACMS par l’Ukraine. Le nouveau locataire de la Maison Blanche évoque une « intensification » et une « aggravation » du conflit.
Tensions et affrontements sur le front
Sur le terrain, les combats et bombardements se poursuivent. Selon une source locale, deux personnes ont été blessées dans une attaque de drone ukrainien sur la ville russe de Chebekino, près de la frontière. Dans l’est de l’Ukraine, au moins dix civils ont été blessés dans une frappe ukrainienne sur Gorlivka, ville occupée par la Russie.
L’armée russe revendique aussi la prise du village de Nadiïa dans le Lougansk, une région annexée et presque entièrement contrôlée par Moscou. Plus au sud, quatre personnes ont été blessées dans une attaque russe de drone sur Kherson selon les autorités ukrainiennes.
Jusqu’où ira cette dangereuse escalade?
Face à l’enlisement du conflit, les belligérants semblent donc s’engager dans une surenchère militaire de plus en plus risquée. L’Ukraine, forte du soutien occidental, intensifie ses frappes sur le territoire russe. Pendant que le Kremlin agite la menace d’une réplique encore plus dure, n’excluant plus de cibler Kiev.
Près d’un an après le début de l’invasion, et malgré de lourdes pertes, aucun des deux camps ne semble prêt à céder. Au contraire, la guerre s’installe dans une spirale d’escalade militaire dont on peine à voir l’issue. Les timides espoirs de pourparlers s’éloignent et les armes continuent à parler. Pour le plus grand malheur des populations civiles, principales victimes de cette tragédie.