En dépit de pertes significatives, les forces russes poursuivent leur progression dans l’est de l’Ukraine, face à une armée ukrainienne en manque d’effectifs et d’équipements. Ce lundi, Moscou a annoncé avoir pris le contrôle de deux nouvelles localités stratégiques, renforçant ainsi son emprise sur la région.
De nouvelles conquêtes russes malgré un lourd tribut
D’après une source proche du ministère russe de la Défense, les troupes russes ont réussi à s’emparer des villages de Chevtchenko et de Novoïegorivka. Le premier se situe à seulement six kilomètres au sud de Pokrovsk, un nœud logistique clé pour l’approvisionnement des forces ukrainiennes dans la région. Quant à Novoïegorivka, il s’agit d’une localité de la région de Louhansk, un des principaux théâtres des affrontements.
Ces succès tactiques ont cependant été obtenus au prix de lourdes pertes côté russe. Depuis des mois, l’armée de Moscou avance en effet au compte-gouttes, grignotant petit à petit du terrain face à une résistance ukrainienne acharnée mais affaiblie par le manque d’hommes et d’armements lourds.
L’Ukraine paye aussi un lourd tribut
Les Ukrainiens ne sont pas en reste en termes de pertes. Une frappe de leur artillerie en territoire occupé dans la région de Kherson aurait fait au moins deux morts et treize blessés dans les rangs russes ce lundi, dont trois enfants selon le responsable de l’administration locale pro-russe. Mais Kiev paye également un lourd tribut pour tenter de contenir l’avancée ennemie.
Les troupes ukrainiennes combattent avec un courage et une abnégation admirables, mais elles arrivent à bout de souffle. Elles ont désespérément besoin de renforts et d’équipements pour espérer inverser la tendance.
– Un officier ukrainien sous couvert d’anonymat
Pokrovsk, verrou stratégique convoité
La prise de Chevtchenko place désormais les Russes aux portes de Pokrovsk, un verrou stratégique dont la chute donnerait un avantage certain à Moscou. Cette ville de la région de Donetsk est en effet un hub logistique vital pour alimenter le front. Sa perte compliquerait grandement la tâche des Ukrainiens pour défendre leurs positions dans ce secteur.
Conscient de cet enjeu, Kiev a massivement renforcé les défenses de Pokrovsk et de ses alentours. Mais les bombardements russes incessants et la pression croissante des troupes au sol rendent chaque jour plus précaire le maintien de ce verrou.
Une « année charnière » pour le conflit ?
Beaucoup d’experts militaires voient en 2025 une « année charnière » pour la guerre en Ukraine. Après bientôt trois ans de conflit, les deux camps arrivent à un point d’épuisement, aussi bien humain que matériel. La capacité de la Russie et de l’Ukraine à reconstituer leurs forces et à obtenir le soutien de leurs alliés sera déterminante.
Côté occidental, les appels se multiplient pour intensifier l’aide militaire à l’Ukraine, vue comme un rempart contre l’expansionnisme russe. Mais les dissensions sur l’ampleur et la nature de ce soutien limitent son efficacité. L’issue du conflit dépendra largement de qui, de Moscou ou de Kiev, arrivera le mieux à passer ce cap difficile.
Une chose est sûre, les combats acharnés se poursuivent dans l’Est ukrainien, faisant toujours plus de victimes dans les deux camps. Et sans perspective de cessez-le-feu ou de négociation à court terme, cette guerre d’usure promet encore de sombres heures au peuple ukrainien.
