Selon des affirmations émanant de Washington, le conflit en Ukraine aurait pris une tournure dramatique pour les soldats nord-coréens engagés aux côtés de la Russie. En effet, « plus de mille » d’entre eux auraient été tués ou blessés lors d’assauts massifs et « sans espoir » contre les positions ukrainiennes dans la région de Koursk.
Une chair à canon sacrifiée dans des vagues humaines
D’après les déclarations de John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, les forces nord-coréennes auraient mené des attaques de grande ampleur contre les lignes ukrainiennes, sans grand succès. « Ces vagues humaines n’ont pas été très efficaces (…) Nous estimons qu’à ce jour, plus de 1.000 personnes ont été blessées » ou ont perdu la vie, a-t-il précisé.
Le porte-parole a souligné que pour les commandants russes et nord-coréens, ces soldats semblent être considérés comme « des troupes pouvant être sacrifiées ». Une vision cynique qui expliquerait les pertes massives subies en seulement « sept ou huit jours ». M. Kirby a ironisé en espérant que leurs chefs aient « beaucoup de cercueils, parce qu’ils vont clairement en avoir besoin ».
L’endoctrinement poussé à l’extrême
Au-delà des pertes élevées, l’implication de soldats nord-coréens soulève aussi la question de leur état d’esprit. Selon M. Kirby, ces troupes « semblent être très endoctrinées », au point que certains préfèreraient se donner la mort plutôt que de se rendre aux Ukrainiens :
On rapporte que des soldats nord-coréens se donnent la mort plutôt que de se rendre aux forces ukrainiennes, probablement par crainte de représailles contre leurs familles en Corée du Nord au cas où ils seraient capturés.
Le « signe du désespoir » de Poutine
Pour la Maison Blanche, la présence de « troupes étrangères sur le sol russe » révèle « un signe de désespoir » de la part du président Vladimir Poutine, alors que le conflit entre dans une phase critique à l’approche d’un changement de locataire à Washington.
Côté ukrainien, le président Volodymyr Zelensky a évoqué des chiffres encore plus importants, avec « près de 3.000 soldats nord-coréens » qui auraient été « tués ou blessés » depuis leur engagement. D’après Kiev, environ 12.000 soldats de Pyongyang, dont « environ 500 officiers et trois généraux », seraient impliqués dans la région russe de Koursk, où l’armée ukrainienne a progressé de plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août.
Un impact limité sur le champ de bataille
Malgré l’ampleur de leur déploiement, le renseignement militaire ukrainien estime que la participation des Nord-Coréens « n’a pas eu d’impact significatif » sur les combats. Son porte-parole, Iévguen Iérine, a souligné leur manque d’expérience face aux réalités du champ de bataille moderne, notamment vis-à-vis des drones omniprésents.
Selon lui, les troupes de Pyongyang emploieraient « des tactiques plus primitives, issues de la Seconde Guerre mondiale ou de l’après-Seconde Guerre mondiale », peu adaptées aux conflits actuels. Un décalage qui expliquerait en partie les pertes massives subies lors de leurs assauts répétés.
Une escalade majeure à l’approche d’un tournant
L’implication directe d’une armée régulière étrangère aux côtés de Moscou marque une étape supplémentaire dans l’escalade d’un conflit initié il y a près de trois ans par Vladimir Poutine. Une situation préoccupante à l’heure où le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche laisse planer de nombreuses incertitudes sur l’évolution du rapport de force.
Face à ces révélations, ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont pour l’instant confirmé ou démenti la présence de ce contingent sur le terrain. Mais au-delà de la bataille de la communication, c’est bien sur le champ de bataille que se joue le sort de ces milliers de soldats nord-coréens, pris dans un conflit qui les dépasse et où leur sacrifice semble avoir été planifié de longue date par leurs propres dirigeants.