C’est un nouveau drame qui frappe le conflit israélo-palestinien. L’armée israélienne et le Forum des familles d’otages ont annoncé lundi le décès de Mohammad Alatrash, un soldat bédouin âgé de 39 ans originaire du village de Moulada dans le sud d’Israël. Sergent-major dans l’armée israélienne, Mohammad Alatrash est « tombé au combat puis a été retenu en otage par une organisation terroriste » depuis le 7 octobre dernier, lors d’une attaque sanglante menée par le Hamas en Israël.
Le corps du soldat avait alors été emmené dans la bande de Gaza, territoire contrôlé par le mouvement islamiste palestinien. Jusqu’à l’annonce de son décès, Mohammad Alatrash était présumé otage du Hamas. Marié à deux femmes, il laisse derrière lui pas moins de 13 orphelins.
Un lourd bilan dans le conflit de Gaza
Avec la mort du sergent-major Mohammad Alatrash, le nombre de victimes israéliennes tuées lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre s’élève désormais à 1 195, en grande majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 seraient toujours retenues en otage à Gaza selon l’armée israélienne, dont 42 sont présumées mortes.
En représailles à cette attaque, Israël a lancé une vaste campagne militaire sur l’enclave palestinienne. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les frappes israéliennes auraient fait 37 626 morts côté palestinien, en majorité des civils. Un bilan effroyable qui souligne une fois de plus l’urgence de parvenir à un accord de paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Le sort des otages au cœur des négociations
La question des otages est cruciale dans les pourparlers entre Israël et le Hamas, par l’intermédiaire de l’Égypte. Pour une majorité de Français, « un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas doit être conditionné à la libération des otages » selon un récent sondage.
Mais les négociations sont ardues. Le Hamas réclame en échange la libération de centaines de ses membres emprisonnés en Israël. Il exige aussi la levée du blocus qu’Israël impose à Gaza depuis la prise de contrôle de l’enclave par le mouvement islamiste en 2007.
Les Bédouins d’Israël, une communauté meurtrie
La mort au combat puis en captivité de Mohammad Alatrash a provoqué une vive émotion au sein de la communauté bédouine d’Israël. Cette population nomade, musulmane et arabophone, compte environ 250 000 personnes. Bien qu’ils soient des citoyens israéliens, les Bédouins font souvent l’objet de discriminations.
Pourtant, de nombreux jeunes bédouins s’engagent volontairement dans l’armée israélienne. Ils y voient un moyen de s’intégrer dans la société israélienne et d’obtenir des avantages comme des bourses d’études. Mais cet engagement est aussi source de dilemmes identitaires, les Bédouins étant tiraillés entre leur identité arabe et leur citoyenneté israélienne.
Avec la mort tragique de Mohammad Alatrash, la communauté bédouine paie un lourd tribut au conflit israélo-palestinien. Un drame qui illustre la complexité de ce conflit interminable, où s’entremêlent les destins brisés de civils israéliens et palestiniens, mais aussi de ces citoyens arabes d’Israël pris entre deux feux.
La libération des otages et des prisonniers apparaît aujourd’hui comme un préalable incontournable à toute désescalade durable. Mais au-delà, c’est un règlement politique global du conflit qu’il faudra bien finir par trouver, pour permettre aux peuples israélien et palestinien de vivre enfin en paix et en sécurité. Une paix qui semble hélas encore bien lointaine.
