Alors que son programme d’aide actuel de 44 milliards de dollars arrive à échéance fin décembre, l’Argentine s’est tournée vers le Fonds monétaire international (FMI) pour négocier un nouveau plan de soutien. Des discussions qui interviennent dans un contexte économique et social particulièrement tendu pour ce pays d’Amérique du Sud.
Un an de réformes douloureuses sous Javier Milei
Depuis l’arrivée au pouvoir en décembre 2023 du président Javier Milei, l’Argentine a mis en place un vaste programme d’ajustement macroéconomique visant à juguler une inflation record et réduire drastiquement son déficit public. Des efforts salués par le FMI, qui a souligné des « progrès impressionnants » :
Nous constatons une réduction notable de l’inflation, un solde primaire positif et une amélioration des réserves de devises.
Julie Kozack, directrice de la communication du FMI
En effet, si l’inflation devrait atteindre 229% en rythme annuel fin 2024, son rythme mensuel est tombé à 2,7% en octobre contre 17% en moyenne sur 2023. Mais cette stabilisation s’est faite au prix fort pour la population.
Dévaluation brutale et explosion de la pauvreté
Dès son arrivée, Javier Milei a orchestré une dévaluation de 52% du peso argentin. Plus de 260 000 emplois ont été supprimés dans les secteurs public et privé. Et surtout, le taux de pauvreté a bondi, touchant désormais plus d’un Argentin sur deux selon des chiffres contestés par le gouvernement.
Malgré ce bilan social désastreux, le FMI prévoit un retour de la croissance en 2025 (+5%) après une récession de 3,9% cette année. L’institution juge que les réformes menées étaient nécessaires pour assainir l’économie du pays.
L’Argentine, pays le plus endetté auprès du FMI
Reste que l’Argentine est aujourd’hui le pays le plus dépendant du Fonds monétaire international. Sa dette auprès de l’institution atteint 1073% de son quota, un record. Un niveau d’endettement qui soulève des inquiétudes sur la soutenabilité à long terme des finances publiques.
Les négociations qui s’ouvrent s’annoncent donc décisives pour l’avenir économique et social de l’Argentine. Le gouvernement espère obtenir un nouveau prêt sur plusieurs années pour poursuivre ses réformes. Mais il devra convaincre une opinion publique exsangue et trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et protection des plus vulnérables.
