L’Arabie Saoudite vient une nouvelle fois de choquer la communauté internationale. Selon une source officielle, le royaume a procédé à l’exécution de sept personnes en une seule journée ce mercredi, dont cinq pour trafic de drogue. Un chiffre effarant qui porte à 236 le nombre total d’exécutions depuis le début de l’année 2024.
Des exécutions massives qui soulèvent l’indignation
Parmi les sept personnes exécutées mercredi, quatre yéménites ont été mis à mort à Asir, dans le sud-ouest du pays, pour avoir tenté d’introduire clandestinement du haschisch sur le territoire saoudien. Un pakistanais a également été exécuté le même jour pour trafic de drogue, portant à 71 le nombre de personnes exécutées pour ce motif depuis janvier.
Ces exécutions massives soulèvent une vague d’indignation parmi les défenseurs des droits humains. De nombreuses organisations dénoncent une application excessive et archaïque de la peine de mort par le régime saoudien, en total décalage avec l’image moderne et réformiste que cherche à se donner le pays sur la scène internationale ces dernières années.
L’Arabie Saoudite, l’un des pays qui exécute le plus au monde
Avec ces nouveaux chiffres, l’Arabie Saoudite confirme sa place dans le top 3 mondial des pays ayant le plus recours à la peine capitale en 2023, juste derrière la Chine et l’Iran. Une statistique peu reluisante pour le royaume wahhabite qui applique une version rigoriste de la loi islamique, la charia.
Le pays avait pourtant instauré un moratoire sur les exécutions pour trafic de drogue il y a deux ans. Mais celui-ci a pris fin, entraînant une recrudescence spectaculaire des mises à mort pour ce motif. En parallèle, les autorités saoudiennes ont lancé une vaste campagne anti-drogue très médiatisée, avec de nombreux raids et arrestations.
Le captagon, drogue maudite de l’Arabie Saoudite
Le captagon, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines, est particulièrement ciblé. Produit massivement en Syrie et au Liban, il inonde le marché saoudien et inquiète au plus haut point les autorités. Son trafic est devenu un motif d’exécution à part entière.
Mais pour de nombreux observateurs, l’application de la peine de mort pour ce type de délit est totalement disproportionnée et contre-productive. Elle ne s’attaque pas aux racines du problème et ne fait qu’accroître les tensions.
La peine de mort, une “nécessité” selon Riyad
Face aux critiques, l’Arabie saoudite reste inflexible. Selon Riyad, la peine capitale est une “nécessité” pour maintenir l’ordre public et n’est appliquée que si tous les recours ont été épuisés par les accusés. Un argument qui peine à convaincre la communauté internationale.
Ces nouvelles exécutions risquent d’isoler un peu plus le royaume saoudien sur la scène diplomatique. Malgré les efforts de communication et les réformes engagées ces dernières années, la question des droits humains reste le talon d’Achille du pays. Les pressions internationales devraient s’accentuer dans les prochains mois pour que Riyad revoie enfin sa politique pénale, jugée moyenâgeuse et contraire aux valeurs universelles.