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L’Arabie Saoudite Exécute 6 Iraniens Pour Trafic De Drogue En 2024

Nouveau record macabre en Arabie Saoudite avec 338 exécutions en 2024, dont 6 Iraniens pour trafic de drogue. La monarchie fait face à une vague d'indignation internationale alors qu'elle tente de redorer son image. Découvrez les dessous de cette sombre affaire...

C’est un nouveau record macabre qui vient d’être établi en Arabie Saoudite. En 2024, pas moins de 338 personnes ont été exécutées dans le royaume, dont six Iraniens condamnés à mort pour trafic de drogue selon un communiqué officiel relayé par l’agence de presse SPA. Un bilan annuel parmi les plus élevés jamais enregistrés, selon le décompte de l’AFP et les données d’Amnesty International.

Un royaume qui applique rigoureusement la loi islamique

Depuis l’arrivée au pouvoir du roi Salmane en 2015, l’Arabie Saoudite a procédé à plus de 1000 exécutions d’après un rapport des ONG Reprieve et ESOHR. Le pays applique en effet une version rigoriste de la charia, la loi islamique, prévoyant la peine capitale pour terrorisme, meurtre, viol, vol à main armée et trafic de drogue notamment.

Les autorités assurent que la peine de mort est nécessaire pour « maintenir l’ordre public » et n’est prononcée qu’après épuisement de tous les recours par les accusés. Mais les défenseurs des droits humains dénoncent régulièrement un usage excessif et anachronique de la peine capitale dans le royaume.

117 exécutions pour trafic de drogue en 2024

Sur les 338 prisonniers exécutés en 2024, 117 l’ont été pour des affaires de drogue, dont 85 étrangers. Les six Iraniens mentionnés ont été mis à mort à Dammam, dans l’est du pays, pour avoir « introduit clandestinement du haschisch », précise le ministère de l’Intérieur saoudien.

Le royaume est devenu un marché majeur pour le captagon, une amphétamine produite en Syrie et au Liban selon l’ONU. Les exécutions de trafiquants se sont multipliées depuis la fin d’un moratoire il y a deux ans, dans le cadre d’une vaste campagne anti-drogue.

Un triste record avec 129 étrangers exécutés

Autre triste record battu en 2024 : celui du nombre de prisonniers étrangers exécutés, qui s’élève à 129 sur les 338 au total. Parmi eux, on compte :

  • 25 Yéménites
  • 24 Pakistanais
  • 17 Égyptiens
  • 16 Syriens
  • 14 Nigérians
  • 13 Jordaniens
  • 7 Ethiopiens

Des Soudanais, Indiens, Afghans, Sri-Lankais, Erythréens, Bangladais et Philippins figurent également sur cette sinistre liste. La plupart des étrangers ont été condamnés pour trafic de drogue.

Une vive indignation internationale

Ce bilan 2024 des exécutions en Arabie Saoudite a suscité une large vague de condamnations à travers le monde. En mars, 81 personnes avaient déjà été mises à mort en une seule journée pour « terrorisme ». Plus de 30 ONG arabes et internationales avaient alors dénoncé une « forte augmentation » des exécutions, notamment pour des faits liés à la drogue.

L’ONU avait appelé dès 2022 l’Arabie Saoudite à « mettre un terme à l’application de la peine de mort » pour les affaires de stupéfiants.

De son côté, Amnesty International a souligné que seules la Chine et l’Iran avaient exécuté plus de prisonniers que l’Arabie Saoudite en 2023. L’ONG a exhorté Ryad à abolir ce châtiment jugé « cruel, inhumain et dégradant ».

Ryad tente de redorer son image malgré les critiques

Les chiffres de 2024 contredisent les propos du prince héritier Mohammed ben Salmane qui affirmait en 2022 à la revue The Atlantic que son pays avait quasiment aboli la peine capitale, ne la réservant qu’aux criminels dangereux.

Le royaume cherche en effet à moderniser son image à l’international, en misant notamment sur le développement du tourisme et du divertissement. Mais ce lourd bilan des exécutions vient rappeler les profonds conservatismes qui persistent au sein de la monarchie saoudienne malgré les timides réformes sociétales engagées ces dernières années.

Des relations tendues entre l’Iran et l’Arabie Saoudite

Cette affaire survient dans un contexte de tensions entre Téhéran et Ryad. Les relations diplomatiques entre les deux puissances rivales étaient rompues depuis 2016, après l’attaque de représentations saoudiennes en Iran par des manifestants dénonçant l’exécution d’un religieux chiite par le royaume.

Un rapprochement avait pourtant été amorcé en mars 2023 grâce à une médiation chinoise. Mais les exécutions de ces six Iraniens pourraient raviver les frictions, même si les autorités des deux pays n’ont pour l’heure pas officiellement réagi.

L’Arabie Saoudite semble déterminée à poursuivre sa lutte implacable contre le trafic de drogue, en appliquant la peine de mort à large échelle malgré les appels à la clémence. Une politique répressive qui soulève de nombreuses questions sur le respect des droits humains dans le royaume et ternit ses efforts de normalisation à l’international.

Le royaume est devenu un marché majeur pour le captagon, une amphétamine produite en Syrie et au Liban selon l’ONU. Les exécutions de trafiquants se sont multipliées depuis la fin d’un moratoire il y a deux ans, dans le cadre d’une vaste campagne anti-drogue.

Un triste record avec 129 étrangers exécutés

Autre triste record battu en 2024 : celui du nombre de prisonniers étrangers exécutés, qui s’élève à 129 sur les 338 au total. Parmi eux, on compte :

  • 25 Yéménites
  • 24 Pakistanais
  • 17 Égyptiens
  • 16 Syriens
  • 14 Nigérians
  • 13 Jordaniens
  • 7 Ethiopiens

Des Soudanais, Indiens, Afghans, Sri-Lankais, Erythréens, Bangladais et Philippins figurent également sur cette sinistre liste. La plupart des étrangers ont été condamnés pour trafic de drogue.

Une vive indignation internationale

Ce bilan 2024 des exécutions en Arabie Saoudite a suscité une large vague de condamnations à travers le monde. En mars, 81 personnes avaient déjà été mises à mort en une seule journée pour « terrorisme ». Plus de 30 ONG arabes et internationales avaient alors dénoncé une « forte augmentation » des exécutions, notamment pour des faits liés à la drogue.

L’ONU avait appelé dès 2022 l’Arabie Saoudite à « mettre un terme à l’application de la peine de mort » pour les affaires de stupéfiants.

De son côté, Amnesty International a souligné que seules la Chine et l’Iran avaient exécuté plus de prisonniers que l’Arabie Saoudite en 2023. L’ONG a exhorté Ryad à abolir ce châtiment jugé « cruel, inhumain et dégradant ».

Ryad tente de redorer son image malgré les critiques

Les chiffres de 2024 contredisent les propos du prince héritier Mohammed ben Salmane qui affirmait en 2022 à la revue The Atlantic que son pays avait quasiment aboli la peine capitale, ne la réservant qu’aux criminels dangereux.

Le royaume cherche en effet à moderniser son image à l’international, en misant notamment sur le développement du tourisme et du divertissement. Mais ce lourd bilan des exécutions vient rappeler les profonds conservatismes qui persistent au sein de la monarchie saoudienne malgré les timides réformes sociétales engagées ces dernières années.

Des relations tendues entre l’Iran et l’Arabie Saoudite

Cette affaire survient dans un contexte de tensions entre Téhéran et Ryad. Les relations diplomatiques entre les deux puissances rivales étaient rompues depuis 2016, après l’attaque de représentations saoudiennes en Iran par des manifestants dénonçant l’exécution d’un religieux chiite par le royaume.

Un rapprochement avait pourtant été amorcé en mars 2023 grâce à une médiation chinoise. Mais les exécutions de ces six Iraniens pourraient raviver les frictions, même si les autorités des deux pays n’ont pour l’heure pas officiellement réagi.

L’Arabie Saoudite semble déterminée à poursuivre sa lutte implacable contre le trafic de drogue, en appliquant la peine de mort à large échelle malgré les appels à la clémence. Une politique répressive qui soulève de nombreuses questions sur le respect des droits humains dans le royaume et ternit ses efforts de normalisation à l’international.

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