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L’Arabie Saoudite Bat Des Records D’Exécutions D’Étrangers en 2024

Nouveau record macabre en Arabie saoudite : plus de 100 étrangers exécutés depuis janvier, principalement pour trafic de drogue. Des ONG dénoncent une "crise sans précédent" et pointent la responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane, malgré ses promesses de réforme. Jusqu'où ira cette dérive répressive ?

En 2024, l’Arabie saoudite a franchi un cap inquiétant dans l’application de la peine capitale, avec un nombre record d’exécutions d’étrangers. Selon un décompte établi à partir des annonces officielles, plus de 100 ressortissants étrangers ont été mis à mort depuis le début de l’année, principalement pour des affaires de trafic de drogue. Une situation alarmante qui suscite l’indignation des défenseurs des droits humains.

Une “crise sans précédent” dénoncée par les ONG

Pour Taha al-Hajji, responsable de l’organisation ESOHR basée à Berlin, il s’agit du “plus grand nombre d’exécutions d’étrangers en une seule année” jamais enregistré en Arabie saoudite. Un constat partagé par Jeed Basyouni, directeur Moyen-Orient de l’ONG Reprieve, qui évoque une “crise d’exécutions sans précédent” et prévoit un bilan annuel dépassant les 300 mises à mort.

Les étrangers subissent une série de violations des droits humains, depuis leur arrestation jusqu’à leur exécution.

– Taha al-Hajji, responsable de l’organisation ESOHR

Un recours excessif à la peine capitale

Malgré les critiques récurrentes des ONG, l’Arabie saoudite continue d’appliquer massivement la peine de mort, se classant parmi les pays qui exécutent le plus au monde, après la Chine et l’Iran selon Amnesty International. Des chiffres en totale contradiction avec les déclarations du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui assurait en 2022 avoir quasiment éliminé la peine capitale, sauf pour les criminels dangereux.

Des étrangers vulnérables, victimes du trafic de drogue

Parmi les étrangers exécutés depuis janvier, une large majorité (69 sur 101) l’ont été pour des affaires de stupéfiants. Un fléau qui touche de plein fouet les travailleurs immigrés en Arabie saoudite :

Les étrangers sont souvent exploités par de gros trafiquants de drogue qui tirent parti de leur vulnérabilité.

– Taha al-Hajji, responsable de l’organisation ESOHR

Un tragique constat illustré par la diversité des nationalités représentées parmi les suppliciés :

  • 21 Pakistanais
  • 20 Yéménites
  • 14 Syriens
  • 10 Nigérians
  • 9 Égyptiens
  • 8 Jordaniens
  • 7 Éthiopiens

Sans oublier des ressortissants du Soudan, d’Inde, d’Afghanistan, du Sri Lanka, d’Erythrée et des Philippines.

Une justice expéditive et opaque

Au-delà des chiffres glaçants, c’est tout le système judiciaire saoudien qui est pointé du doigt. Procédures opaques, aveux extorqués sous la torture, absence d’une défense digne de ce nom… Les accusés étrangers, souvent précaires et ne maîtrisant pas l’arabe, sont les premières victimes de cette justice à la chaîne.

De l’arrestation à l’exécution, les étrangers subissent une succession de violations de leurs droits fondamentaux.

– Un expert des droits humains au Moyen-Orient

Face à cette situation alarmante, les appels à une réforme en profondeur de la justice saoudienne se multiplient. Mais dans un royaume où le pouvoir reste sourd aux critiques, et qui utilise la peine de mort comme instrument de terreur, l’espoir d’un changement semble bien mince. En attendant, l’Arabie saoudite continue de battre de sinistres records, au mépris de la vie de centaines d’étrangers pris au piège d’un système impitoyable.

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