La France fait face à une situation économique préoccupante, avec une dette publique qui ne cesse de s’alourdir. Deux figures politiques de premier plan, Thierry Breton et Pierre Moscovici, ont récemment exprimé leurs vives inquiétudes quant à l’avenir du pays si des mesures drastiques ne sont pas prises rapidement pour endiguer cet endettement chronique. Leurs analyses convergent : il est urgent d’agir pour redresser les finances publiques et éviter une crise majeure.
Une France à l’arrêt qui inquiète
Selon Thierry Breton, ancien commissaire européen, la France est actuellement dans une situation de quasi-paralysie. Les agents économiques sont dans l’expectative, hésitant à investir en l’absence de visibilité. Il pointe du doigt l’instabilité politique, avec pas moins de quatre Premiers ministres qui se sont succédé en l’espace d’un an. Face à ce contexte morose, il appelle de ses vœux la formation rapide d’un gouvernement capable de prendre les décisions qui s’imposent.
De son côté, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, dresse un constat tout aussi alarmant. Pour lui, sans un désendettement massif, la France n’a tout simplement pas d’avenir. Il souligne le poids croissant du service de la dette, qui grève chaque année un peu plus le budget de l’État, réduisant d’autant les marges de manœuvre pour financer les politiques publiques.
L’épée de Damoclès des agences de notation
La récente dégradation de la note de la France par l’agence Moody’s a fait l’effet d’un électrochoc. Pour Thierry Breton, il est impératif que le gouvernement s’attelle à faire mentir ces prévisions pessimistes. Même si la France dispose encore d’une épargne abondante qui lui donne un peu de temps, il met en garde contre la tentation de recourir à des « méthodes à l’argentine », faisant référence aux plans d’austérité brutaux mis en place par le pays sud-américain.
Il n’y a pas une seconde à perdre, il faut se donner une trajectoire et puis surtout, s’y tenir.
Thierry Breton
Un désendettement crucial pour l’avenir
Pierre Moscovici insiste quant à lui sur l’absolue nécessité de désendetter le pays pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires. Il pointe le risque de voir la charge de la dette, en constante augmentation, phagocyter les investissements d’avenir. Une spirale infernale qui risque de plomber durablement la croissance et le dynamisme économique du pays.
- 25 milliards de remboursement en 2021
- 53 milliards en 2023
- 70 milliards prévus pour 2024
Face à l’ampleur des défis, Pierre Moscovici appelle à trancher le « nœud gordien » entre incertitude économique, instabilité politique et dégradation financière. Pour lui, la résolution de la crise passe avant tout par un éclaircissement de la situation politique, condition sine qua non à la mise en œuvre d’un plan de redressement crédible.
Des propositions pour inverser la tendance
Si le constat est partagé, les deux hommes avancent quelques pistes pour remettre les finances publiques sur les rails. Thierry Breton se félicite que François Bayrou, récemment nommé à Matignon, ait placé la lutte contre la dette au cœur de ses priorités. Il plaide pour une approche graduelle, étalée dans le temps, afin d’éviter un scénario à la grecque.
Pierre Moscovici, fort de son expérience à la tête de la Cour des comptes, préconise quant à lui de s’attaquer en priorité aux dépenses inefficaces et aux niches fiscales. Il appelle également à une réforme en profondeur de l’administration pour gagner en efficience et réaliser des économies structurelles.
Une chose est sûre : l’heure n’est plus aux atermoiements. La France doit impérativement se donner les moyens de maîtriser sa dette si elle veut préserver son rang et son influence dans le concert des nations. Un défi immense qui appelle une mobilisation de tous les instants et une volonté politique sans faille. Le temps presse, et Thierry Breton et Pierre Moscovici l’ont bien compris : il y va de l’avenir du pays.