Alors que le monde traverse une période de bouleversements sans précédent, l’Union européenne se trouve à un tournant décisif de son histoire. C’est dans ce contexte que Kaja Kallas, la future Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a lancé un vibrant appel à l’unité lors de son audition devant le Parlement européen.
“Le monde est en feu, nous devons rester unis”
Originaire d’Estonie, un pays qui a longtemps vécu dans l’ombre de l’URSS, Mme Kallas n’a pas mâché ses mots pour décrire la situation géopolitique actuelle :
Le monde est en feu, nous devons rester unis.
Face aux menaces qui pèsent sur la stabilité mondiale, la future cheffe de la diplomatie européenne a insisté sur la nécessité pour les 27 États membres de faire front commun. Une union qui passe, selon elle, par un soutien indéfectible à l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe.
Pas de répit face à Moscou
Sur le dossier ukrainien, Kaja Kallas se montre intraitable. Hors de question pour l’UE de céder à la fatigue ou au découragement face à la longueur du conflit. L’aide européenne, qu’elle soit militaire, financière ou humanitaire, doit se poursuivre “aussi longtemps que nécessaire” selon la future haute représentante.
Une fermeté qu’elle justifie par son expérience personnelle derrière le rideau de fer. Mme Kallas a ainsi fermement rejeté l’idée d’une paix à court terme avec Moscou, estimant que cela ne ferait que préparer le terrain pour de futurs conflits.
La guerre en Ukraine cessera quand la Russie réalisera qu’elle a commis une erreur, comme en Afghanistan.
Renouer le dialogue transatlantique
Autre défi de taille pour la diplomatie européenne : les relations avec les États-Unis. Avec le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche, certains craignent de nouvelles tensions entre les deux rives de l’Atlantique. Mais pour Kaja Kallas, pas question de couper les ponts. La future cheffe de la diplomatie s’est engagée à rencontrer le président américain et son équipe pour “élaborer des politiques communes”.
L’UE et les États-Unis sont plus forts et plus en sécurité quand nous travaillons ensemble.
Un message d’ouverture et de coopération qui tranche avec les tensions de l’ère Trump. Reste à voir si cette main tendue suffira à apaiser les relations transatlantiques dans un contexte géopolitique toujours plus complexe.
Fermeté face à Pékin
Enfin, la Chine sera l’autre grand dossier sur la table de Kaja Kallas. Alors que les ambitions de Pékin ne cessent de croître, l’ancienne Première ministre estonienne prône une ligne ferme face au géant asiatique. Sans pour autant tomber dans la confrontation, l’UE doit selon elle être consciente de la menace et y répondre de manière appropriée avec ses alliés.
Nous devons répondre à la menace chinoise sans rien céder sur nos valeurs.
Une position équilibrée mais ferme, qui reflète la volonté de l’UE de défendre ses intérêts et ses principes face à un rival de plus en plus assertif sur la scène internationale.
Des défis immenses pour les 5 ans à venir
Au cours de son audition, Kaja Kallas n’a pas caché la difficulté de la tâche qui l’attend. Son mandat de 5 ans à la tête de la diplomatie européenne s’annonce semé d’embûches, dans un contexte international toujours plus instable.
Ce ne seront pas cinq années faciles. Je vois des coalitions d’autocrates se former autour de nous et des bouleversements géopolitiques menaçants prendre place à travers le monde.
Face à ces menaces, la future cheffe de la diplomatie en appelle à l’unité et à la détermination de l’Europe. Un message fort, qui résonne comme un appel à la mobilisation générale des 27 pour défendre les intérêts et les valeurs de l’UE dans un monde toujours plus incertain.
Kaja Kallas aura fort à faire pour relever les immenses défis qui se profilent. Mais avec sa détermination, son expérience et sa vision claire des enjeux, elle semble bien armée pour porter haut les couleurs de l’Europe sur la scène internationale. Une Europe unie et résolue, prête à affronter les tempêtes géopolitiques des années à venir.