Toute honte bue, la montée de l’antisémitisme au sein de La France Insoumise inquiète. Selon le philosophe Alain Finkielkraut, le parti de Jean-Luc Mélenchon aurait fait le pari de l’antisémitisme lors des récentes élections européennes. Une stratégie électoraliste risquée qui soulève de profondes interrogations sur l’avenir du vivre-ensemble en France.
La dérive antisémite de La France Insoumise
Remplacer le drapeau européen par le drapeau palestinien, diaboliser Israël… La campagne européenne de LFI a été marquée par une rhétorique violemment anti-israélienne, frôlant souvent l’antisémitisme. Pour Alain Finkielkraut, il ne s’agit pas d’une dérive isolée mais bien d’un choix stratégique assumé :
Toute honte bue, la France insoumise a remplacé le drapeau européen par le drapeau palestinien. Ce parti a fait campagne, non seulement contre Netanyahou et son gouvernement, mais contre Israël, cette «monstruosité sans nom» selon les termes de Rima Hassan, la nouvelle passionaria de la gauche radicale.
Alain Finkielkraut
Cette dérive inquiétante traduirait la radicalisation d’une frange de la gauche, tentée par un antisémitisme décomplexé sous couvert d’antisionisme. Surfant sur les peurs et les ressentiments, LFI chercherait ainsi à séduire un électorat sensible aux thèses complotistes et à la haine d’Israël.
Le spectre d’une gauche « rouge-brune »
Pour le philosophe, le pari de l’antisémitisme de LFI s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition du paysage politique, notamment à gauche. Face à l’effondrement des partis traditionnels, Jean-Luc Mélenchon entend imposer sa ligne radicale et populiste :
Les partis se réclamant de la social-démocratie n’ont pas su ou pas voulu prendre en compte le désarroi des catégories populaires. […] En guise de gauche social-démocrate, [Glucksmann] a choisi le hors-sol.
Alain Finkielkraut
En surfant sur les peurs identitaires et en attisant la haine, le leader de LFI prendrait le risque de faire basculer une partie de la gauche dans une forme de rouge-brun, un mélange détonnant d’extrême-gauche et d’extrême-droite. Un cocktail idéologique qui pourrait menacer la cohésion nationale.
Entre laïcité et intégrisme, la France écartelée
Au-delà de la seule question de l’antisémitisme, les propos d’Alain Finkielkraut mettent en lumière les profondes lignes de faille qui traversent la société française. Entre une conception intransigeante de la laïcité et la montée de revendications communautaristes, la France peine à faire nation autour d’un modèle commun :
- Identités religieuses et culturelles de plus en plus affirmées
- Fractures territoriales et sociales
- Repli sur soi et tentation du séparatisme
Fragilisé, le pacte républicain est aujourd’hui menacé par la résurgence de haines anciennes et l’instrumentalisation politique des peurs. Face à ces périls, il est urgent de réaffirmer les valeurs qui fondent notre société : liberté, égalité, fraternité, laïcité. Et de les faire vivre au quotidien.
Car comme le rappelle Alain Finkielkraut, le combat contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme n’est pas l’apanage d’un camp. C’est l’affaire de tous les amoureux de la République. Une République unie et indivisible, riche de sa diversité mais intransigeante sur ses principes. La seule République qui vaille.