L’antisémitisme n’épargne pas les plus jeunes. C’est le constat alarmant dressé par l’Union des lycéens juifs de France (ULJF) qui vient de publier une série de témoignages poignants d’élèves victimes d’actes antisémites dans leurs établissements. Des insultes aux menaces en passant par les allusions au nazisme, le quotidien de ces jeunes est devenu un véritable calvaire.
Une trentaine de témoignages recueillis
Au cours des derniers mois, l’ULJF affirme avoir recueilli pas moins d’une trentaine de témoignages d’élèves du secondaire confrontés à l’antisémitisme sous diverses formes. Lundi, l’association a choisi d’en publier plusieurs sur le réseau social X (ex-Twitter) pour alerter sur l’ampleur et la gravité du phénomène.
Saluts nazis et insultes
Parmi ces témoignages glaçants, celui de Solal, lycéen en région parisienne. Il raconte que « plusieurs élèves ont fait des saluts nazis » dans son établissement. Sa mère se serait plainte auprès du délégué des parents d’élèves qui aurait répondu : « Je ne me sens pas concerné, je ne suis pas juif ».
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ULJF sur X
Du collège au lycée
Malheureusement, le problème ne concerne pas que les lycéens mais aussi les plus jeunes au collège. L’ULJF évoque le cas d’Adam, collégien parisien à qui des camarades ont dit « tu vas mourir dans les douches comme en 1939-1945 » dans les vestiaires après le cours de sport.
Au collège toujours, Sophie subit insultes et allusions répétées au nazisme. On la traite à la fois de « sale sioniste » et de « sale juive ».
Harcèlement en ligne
L’antisémitisme visant les élèves juifs ne se cantonne pas aux murs des établissements. Il les poursuit jusque sur les réseaux sociaux. Dan en a fait les frais. Sur un groupe Instagram, il s’est fait traiter de « sale juif » et a reçu des messages tels que « on va te baiser comme Hitler l’a fait ».
Un sujet minimisé ?
Pour le président de l’ULJF, Liam Szlafmyc, l’antisémitisme dans le milieu scolaire est un sujet trop peu abordé par les organisations représentant la jeunesse. Pourtant, il est « bien là et inquiète fortement ». En mai dernier, l’UEJF, branche étudiante de l’association, avait elle aussi publié des témoignages similaires.
Face à l’ampleur du phénomène, l’ULJF appelle à une prise de conscience et à une mobilisation de tous les acteurs de la communauté éducative. Enseignants, parents, élèves, tous doivent se sentir concernés pour enrayer cette spirale de la haine et permettre à chaque jeune de s’épanouir sereinement dans son établissement, quelle que soit sa religion ou ses origines.
