Les élections législatives anticipées battent leur plein et les tensions sont à leur comble entre les différents camps politiques. Invité sur le plateau de BFMTV ce mardi soir, l’ancien Premier ministre Manuel Valls n’a pas mâché ses mots envers La France Insoumise, les accusant d’avoir placé l’antisémitisme au cœur des débats. Fidèle à sa ligne, Manuel Valls a réaffirmé son opposition totale à tout rapprochement avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, malgré l’union des gauches au sein du “Nouveau Front Populaire” en vue des législatives. Pour l’ex-locataire de Matignon, “on ne peut pas, pour combattre le RN, s’allier avec un parti dont de nombreux candidats ont tenu des propos anti-juifs, anti-israéliens, et antisémites”. Il pointe notamment du doigt “la rupture” et “les tensions” générées par la stratégie de conflictualisation des débats orchestrée par LFI ces derniers mois. Une critique partagée le même jour dans une tribune publiée dans Le Monde, co-signée par d’autres figures de la gauche modérée comme Bernard Cazeneuve ou Élisabeth Badinter. Manuel Valls ne pardonne pas à La France Insoumise d’avoir, selon lui, “mis la figure du juif et d’Israël au cœur des débats” durant la campagne des européennes. Un phénomène qui aurait eu des répercussions bien au-delà de la seule sphère politique : Cela a provoqué ces derniers mois une campagne dont nous voyons les effets tous les jours dans notre pays. C’est le cas depuis l’affaire Dreyfus. Une accusation grave, dans un contexte de hausse des actes antisémites en France ces dernières années. Plusieurs candidats insoumis se sont retrouvés au cœur de polémiques pour des propos jugés anti-juifs ou antisionistes. Des dérapages dénoncés par de nombreuses personnalités politiques, jusqu’au sein-même de la NUPES. Pour l’ancien Premier ministre, les partis de gauche auraient dû refuser toute alliance avec La France Insoumise, au vu de ces controverses à répétition. Une position qu’il juge dictée par “aucune raison politique et stratégique”, taclant au passage le ralliement de son ancien parti, le PS, derrière la bannière insoumise. Un avis loin d’être partagé par tous à gauche, beaucoup estimant que seule une union, même imparfaite, peut permettre de faire barrage à la montée de l’extrême-droite et de peser face à la coalition présidentielle. Mais pour Manuel Valls, la ligne rouge a clairement été franchie. En fustigeant les errements de La France Insoumise sur la question de l’antisémitisme, l’ancien locataire de Matignon réactive sa théorie des “deux gauches irréconciliables”, formulée dès 2016. Un constat visiblement toujours d’actualité à ses yeux, près de huit ans plus tard. Je défends l’idée de rejeter le RN tout en ne pouvant pas pardonner à LFI d’avoir mis la figure du juif, d’Israël au cœur des débats. Alors que la campagne des législatives entre dans sa dernière ligne droite, ces propos ne manqueront pas de raviver les tensions au sein de la gauche. Et de rendre encore plus incertaine la possibilité de dégager une majorité stable à l’issue du scrutin, prévu les 4 et 11 juin prochains.Valls fustige l’alliance de la gauche avec LFI
L’antisémitisme, un sujet brûlant
Le choix cornélien de la gauche
Des fractures irréconciliables ?