L’année 2024 s’annonce comme l’une des plus sombres et dangereuses dans l’histoire du monde depuis les deux guerres mondiales, selon l’ancien ministre Pierre Lellouche. Dans une tribune publiée récemment, il dresse un bilan géopolitique alarmant, décrivant un monde en proie au chaos où seule la loi du plus fort semble régner.
Un ordre mondial contesté et fragilisé
L’ancien ministre constate amèrement que le centre ne tient plus. L’ordre international basé sur le droit, patiemment construit par les Occidentaux après 1945, est ouvertement remis en question par ce qu’il appelle un « Sud global » revanchard et nationaliste. Ces pays n’hésitent plus à renvoyer à la figure des démocraties leurs propres contradictions et valeurs bafouées.
Tout s’effondre ; le centre ne tient plus ; L’anarchie s’abat sur le monde, La marée teintée de sang monte, et partout L’innocence est noyée.
W.B Yeats, The Second Coming, 1919
Citant le poète Yeats au lendemain de la Première Guerre mondiale, Pierre Lellouche voit dans ses vers une prémonition glaçante de la situation actuelle. Le Conseil de sécurité de l’ONU, paralysé par les divisions entre Occidentaux et Russes, n’est plus que le spectateur impuissant du chaos international.
La puissance brute comme seule règle
Dans ce contexte de tensions exacerbées, où les rapports de force priment sur le droit et la diplomatie, le nombre de victimes civiles des conflits a littéralement explosé en 2024. D’après des sources proches des organisations humanitaires, on déplorerait déjà plusieurs centaines de milliers de morts, notamment dans les zones de guerre en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique.
Face à la montée des périls, les démocraties occidentales peinent à faire entendre leur voix et à défendre leurs intérêts. Affaiblies de l’intérieur par les crises politiques et sociales, divisées entre elles sur la marche à suivre, elles semblent dépassées par des adversaires jouant un jeu autrement plus brutal.
2024, année charnière d’un engrenage fatal ?
Pierre Lellouche redoute que 2024 ne marque un tournant funeste, préfigurant peut-être une décennie de violences et d’instabilité comparable aux heures les plus sombres du XXe siècle. Si rien n’est fait pour enrayer cette spirale infernale, l’engrenage du chaos risque d’emporter toute perspective de paix et de sécurité mondiale.
Il en appelle à un sursaut des pays attachés aux libertés et à la démocratie, à commencer par la France, pour faire barrage à la résurgence d’un ordre international où seul l’argent et la force auraient droit de cité. Un véritable travail de refondation du multilatéralisme et des institutions garantes de la paix est à mener d’urgence.
Reste à savoir si cet appel sera entendu à temps pour éviter le pire. Car l’année 2024 pourrait bien être celle d’un basculement irréversible vers le chaos géopolitique généralisé, aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’humanité toute entière. Les mois à venir seront décisifs et nécessiteront un engagement sans faille de tous les acteurs de bonne volonté.