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L’angoisse des Européens face au recul démocratique

Le Forum mondial de la démocratie s'alarme du recul démocratique à l'œuvre, marqué par une polarisation et une désinformation grandissantes. Les droits des minorités sont particulièrement menacés. Le Conseil de l'Europe appelle à une défense ferme des valeurs démocratiques face à ces dangers.

C’est dans un contexte chargé d’inquiétudes que s’est ouvert mercredi à Strasbourg le Forum mondial de la démocratie. Organisé sous le patronage du président français Emmanuel Macron, cet événement qui se déroule pendant trois jours au siège du Conseil de l’Europe a vu sa pertinence renforcée par un fait d’actualité brûlant : l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, au terme d’une campagne marquée par une intense polarisation de l’électorat et une vague de désinformation sans précédent.

Pour Alain Berset, secrétaire général du Conseil de l’Europe, la victoire du milliardaire républicain “soulève beaucoup de questions qui se posent également dans d’autres parties du monde”. L’ancien président suisse, issu du Parti socialiste, y voit le symptôme d’un recul démocratique plus large, “souvent alimenté par un populisme et un nationalisme qui se développent”. Selon lui, nos sociétés sont de plus en plus polarisées autour de sujets comme les droits des femmes, des personnes LGBTI ou encore des migrants.

La désinformation, un problème “particulièrement urgent”

Dans ce contexte, M. Berset pointe du doigt le rôle délétère joué par la désinformation. Il évoque ainsi “les tromperies, les mensonges purs et simples qui peuvent se répandre comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux”. Un phénomène qu’il juge “particulièrement urgent” à traiter.

Le secrétaire général du Conseil de l’Europe regrette une certaine naïveté, voire un excès de confiance, de la part de sa génération née dans les années 1970 :

“Nous avions l’impression que c’était gagné, que nos principes et nos valeurs l’avaient emporté. Nous savons, nous voyons à présent que ce n’est pas aussi facile que cela.”

Alain Berset, secrétaire général du Conseil de l’Europe

Il cite ainsi l’exemple de l’agression russe en Ukraine comme un coup porté aux valeurs démocratiques. Mais il se veut philosophe : “Si la démocratie n’est pas inévitable, sa défaite ne l’est pas non plus”.

Le Conseil de l’Europe en première ligne

Le Conseil de l’Europe, qui réunit 46 États membres, est en effet chargé de faire respecter la démocratie et les droits de l’Homme sur le continent. Le Forum qu’il organise jusqu’à vendredi, sous le titre “Démocratie et diversité : pouvons-nous dépasser les clivages ?”, entend plancher sur des thématiques aussi centrales que :

  • Élections et clivages de valeurs
  • Lutte contre la désinformation
  • Diagnostic d’une démocratie polarisée et malade

Autant de sujets brûlants qui promettent des débats animés, à l’heure où la défense de la démocratie apparaît plus que jamais comme un combat vital et de tous les instants. Le Conseil de l’Europe entend bien être en première ligne dans cette lutte, en mobilisant experts, élus et simples citoyens. Une façon de réaffirmer avec force son attachement aux principes démocratiques face aux vents mauvais qui s’élèvent.

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