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L’analyse des débris de Fukushima prendra jusqu’à une année

Plus de 13 ans après la catastrophe de Fukushima, le processus d'analyse des débris radioactifs s'annonce long et complexe. Quels sont les enjeux de cette étape cruciale pour le démantèlement de la centrale ? L'opérateur TEPCO livre ses prévisions...

Plus de 13 ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’analyse des débris radioactifs récemment extraits de la centrale s’annonce comme un processus long et complexe. Selon l’opérateur du site, Tokyo Electric Power Company (Tepco), cette étape cruciale pour préparer le démantèlement de la centrale pourrait prendre de six mois à une année.

Un échantillon de débris de la taille d’un grain de raisin

Début novembre, Tepco a annoncé avoir réussi à extraire une petite quantité de débris radioactifs à l’aide d’un dispositif robotique spécialement développé pour cette tâche délicate. D’après des sources proches du dossier, l’échantillon récupéré ne pèserait que 0,7 gramme, soit l’équivalent d’un simple grain de raisin sec. Malgré sa taille minuscule, cet échantillon devrait fournir de précieuses informations sur la structure et la radioactivité des débris.

Analyse poussée dans un laboratoire spécialisé

L’échantillon a été acheminé vers un laboratoire proche de Tokyo pour y subir une série d’analyses approfondies. Akira Ono, responsable du démantèlement chez Tepco, a déclaré lors d’une réunion d’information qu’entre six mois et un an seraient probablement nécessaires pour analyser complètement le matériau. Il s’est dit convaincu que les données obtenues éclaireront davantage Tepco sur la façon dont les débris de combustible se sont formés et sur les points à prendre en compte lors de leur enlèvement à grande échelle.

Bien que la taille de l’échantillon soit extrêmement petite, il est possible d’en tirer de nombreuses informations, compte tenu de l’avancée de la technologie d’analyse aujourd’hui.

Akira Ono, responsable du démantèlement chez Tepco

880 tonnes de débris radioactifs à retirer

Le retrait des débris est considéré comme le défi le plus délicat du projet de déclassement de la centrale de Fukushima. Selon les estimations, il resterait environ 880 tonnes de débris hautement radioactifs à l’intérieur des trois réacteurs qui fonctionnaient au moment où le tsunami a frappé le site le 11 mars 2011.

Ce tsunami dévastateur, provoqué par un tremblement de terre de magnitude 9,0, avait entraîné la fusion des systèmes de refroidissement des réacteurs, provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986. Les travaux titanesques de décontamination et de démantèlement de la centrale devraient s’étaler sur plusieurs décennies.

Un processus long et complexe

L’analyse des premiers échantillons de débris marque une étape importante dans la compréhension de leur nature et de leur comportement. Les informations recueillies permettront d’affiner les stratégies et les technologies à mettre en œuvre pour leur extraction à plus grande échelle.

Cependant, le chemin est encore long avant de pouvoir entamer le retrait complet des débris. Outre les défis techniques, la question du stockage et du traitement de ces matériaux hautement radioactifs devra également être résolue. Le Japon s’est engagé à mener à bien le démantèlement de la centrale, un processus complexe qui nécessitera des investissements colossaux et une coopération internationale.

Malgré les difficultés, chaque avancée, même minime, rapproche un peu plus le Japon et la communauté internationale de l’objectif final : sécuriser le site de Fukushima et tourner définitivement la page de cette catastrophe nucléaire qui a marqué les esprits et changé le regard sur l’énergie atomique.

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