Le gendarme boursier français, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), vient de prononcer une sanction exemplaire à l’encontre de la société de gestion immobilière Inter Gestion Reim et de ses deux principaux dirigeants. Au total, ce sont 365 000 euros d’amendes qui ont été infligés pour une série de manquements graves et caractérisés s’étalant sur plus de quatre ans.
Des négligences manifestes dans la protection des investisseurs
La commission des sanctions de l’AMF a mis en lumière de nombreuses défaillances dans les procédures d’Inter Gestion Reim, notamment en matière de gestion des conflits d’intérêts. La société n’a pas su informer clairement et de manière non trompeuse l’ensemble de ses investisseurs sur l’existence de tels conflits et sur le versement de rétrocessions de commissions à certains d’entre eux.
Ces manquements témoignent selon l’AMF d’une véritable négligence quant à la protection des intérêts des investisseurs. Bien que la commission n’ait pas identifié de préjudice direct pour les clients, l’ampleur et la durée des dysfonctionnements justifient pleinement la sévérité de la sanction.
Un dispositif de contrôle interne défaillant
Au-delà des conflits d’intérêts, les investigations de l’AMF ont révélé de graves lacunes dans les procédures de contrôle interne d’Inter Gestion Reim :
- Absence de procédure de valorisation des actifs immobiliers
- Dispositif de lutte contre le blanchiment inopérant
- Carences dans la sélection des prestataires
Autant de manquements qui dénotent un système de contrôle déficient et exposent la société et ses clients à des risques importants.
Des sanctions individuelles pour les dirigeants
Outre l’amende de 300 000 euros infligée à Inter Gestion Reim, l’AMF a tenu à sanctionner individuellement les deux principaux dirigeants :
- Gilbert Rodriguez, PDG : 50 000€ d’amende et un avertissement
- Jean-François Talon, DG délégué : 15 000€ d’amende et un avertissement
En sanctionnant personnellement les dirigeants, le régulateur envoie un message fort sur leur responsabilité dans la mise en place et le respect des règles de bonne conduite.
Souligne un avocat spécialiste des marchés financiers
Un électrochoc pour le secteur de la gestion immobilière
Cette décision de la commission des sanctions constitue un véritable coup de semonce pour l’ensemble de l’industrie de la gestion de fonds immobiliers. Dans un contexte où ces véhicules d’investissement connaissent un fort engouement, l’AMF rappelle avec fermeté les règles et principes fondamentaux de protection des épargnants.
Tous les acteurs du secteur sont ainsi appelés à revoir et renforcer leurs procédures de contrôle pour se prémunir contre les dérives et maintenir la confiance des investisseurs. Une confiance indispensable au bon fonctionnement et au développement de la gestion immobilière collective.