L’Agence mondiale antidopage (AMA) vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur les effets d’une exposition répétée au monoxyde de carbone chez les cyclistes professionnels. Cette décision fait suite à une demande de l’Union Cycliste Internationale (UCI) de se prononcer sur l’utilisation de ce gaz controversé dans le peloton.
Le monoxyde de carbone : un nouveau moyen de booster les performances ?
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique bien connu pour ses effets néfastes sur la santé. Pourtant, il semblerait que certains coureurs cyclistes l’utilisent de manière répétée dans le but d’améliorer leurs performances sportives. En effet, l’inhalation contrôlée de faibles quantités de CO permettrait de stimuler la production de globules rouges, augmentant ainsi l’oxygénation des muscles.
Selon des sources proches du milieu, au moins trois équipes du Tour de France auraient recours à cette pratique :
- Visma-Lease a bike
- UAE Emirates
- Israel-Premier Tech
Une zone grise dans la réglementation antidopage
Si certains affirment utiliser le monoxyde de carbone uniquement pour mesurer des valeurs sanguines, d’autres semblent bel et bien en faire un usage répété dans une optique de gain de performance. Le problème ? Le CO ne figure pas actuellement dans la liste des produits interdits par l’AMA. On se trouve donc dans une zone grise qui mérite d’être éclaircie rapidement.
L’exposition au monoxyde de carbone a été évoquée à plusieurs reprises par le groupe consultatif d’experts de la liste des substances interdites de l’AMA. Il n’existe pas de consensus général sur la question de savoir si le CO peut avoir un effet d’amélioration des performances.
Communiqué de l’AMA
Des risques pour la santé à ne pas négliger
Au-delà de l’aspect éthique et réglementaire, c’est bien la question de la santé des coureurs qui est en jeu. Car si l’utilisation ponctuelle et contrôlée de monoxyde de carbone ne semble pas présenter de danger majeur, qu’en est-il d’une exposition chronique à cette substance toxique ? Les effets à long terme sont encore mal connus mais pourraient s’avérer préoccupants.
Je ne l’utiliserai plus jamais si l’UCI l’interdit.
Jonas Vingegaard, vainqueur du Tour de France
Vers une clarification de la position de l’AMA ?
Face à ces incertitudes, il est urgent que l’AMA clarifie sa position sur le statut du monoxyde de carbone. Son enquête devra déterminer si les effets de ce gaz sur la performance sont avérés et, le cas échéant, s’il y a lieu de l’intégrer dans la liste des produits prohibés. En attendant, le débat fait rage dans le peloton entre ceux qui utilisent le CO et les autres.
Une affaire à suivre de près donc, qui pourrait bien bouleverser le monde du cyclisme professionnel dans les mois à venir. Car si le monoxyde de carbone venait à être interdit, les équipes qui misaient dessus pour booster leurs performances se verraient contraintes de revoir leur approche. Et certains résultats pourraient même être remis en question a posteriori…