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L’Allemagne Rétablit les Contrôles aux Frontières Face à l’Immigration

L'Allemagne fait volte-face sur sa politique migratoire en rétablissant les contrôles à ses frontières. Un changement radical qui inquiète ses voisins européens. Quelles en seront les conséquences ? Décryptage d'une décision aux multiples enjeux...

Alors que l’Europe fait face à une pression migratoire croissante, l’Allemagne vient de prendre une décision qui fait grand bruit : le rétablissement des contrôles à ses neuf frontières, et ce pour une durée de six mois. Un changement de cap radical pour le pays qui avait ouvert grand ses portes aux réfugiés en 2015. Quelles sont les raisons de ce revirement ? Et quelles en seront les conséquences pour les migrants et pour l’Europe ? Décryptage d’une mesure qui suscite de vives inquiétudes.

L’Allemagne Opte Pour la Fermeté Face à l’Immigration

Depuis lundi minuit, la police allemande a rétabli des contrôles « aléatoires, ponctuels et temporaires » à l’ensemble de ses frontières. Une mesure prise pour une durée de six mois, avec pour objectif affiché de lutter contre l’immigration illégale. Le gouvernement d’Olaf Scholz assure cependant que les restrictions à « l’économie, au commerce, ainsi qu’à la circulation des voyageurs et des frontaliers » seront réduites au minimum.

Ce durcissement de la politique migratoire allemande intervient dans un contexte de hausse des arrivées de migrants illégaux dans le pays. Selon le ministère de l’Intérieur, leur nombre a augmenté de 63% entre janvier et juillet 2023 par rapport à la même période l’an dernier, atteignant près de 57 000 personnes. L’Allemagne redevient ainsi la première destination des demandeurs d’asile en Europe, devant la France et l’Espagne.

Un Contraste Saisissant Avec 2015

Cette fermeté tranche avec la politique d’ouverture prônée par Angela Merkel en 2015, quand l’Allemagne avait accueilli plus d’un million de réfugiés fuyant les conflits en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Un choix qui avait suscité des tensions au sein de l’UE, certains pays refusant d’appliquer les quotas de répartition des migrants.

Nous devons agir maintenant pour ne pas revivre une situation comme celle de 2015.

– Olaf Scholz, chancelier allemand

Huit ans plus tard, le ton a clairement changé à Berlin. La coalition au pouvoir, qui réunit sociaux-démocrates, Verts et libéraux, se montre inflexible sur la question migratoire. Elle souhaite accélérer le renvoi des déboutés du droit d’asile et limiter l’immigration irrégulière, jugée trop importante.

L’Inquiétude des Pays Voisins

Cette décision unilatérale de l’Allemagne a provoqué la surprise et l’inquiétude chez ses voisins européens. La France, l’Autriche, la Pologne et la République tchèque craignent un report des flux migratoires vers leurs propres frontières. Ils appellent à une réponse européenne coordonnée face à cet enjeu.

On ne peut pas recommencer à avoir des pays qui prennent des décisions nationales de manière unilatérale sans prévenir leurs partenaires.

– Emmanuel Macron, président français

La Commission européenne a, quant à elle, rappelé que la libre circulation au sein de l’espace Schengen devait rester la règle. Toute réintroduction des contrôles aux frontières intérieures doit être « proportionnée » et rester une « mesure de dernier recours ».

Quel Impact Pour les Migrants ?

Les associations d’aide aux migrants s’inquiètent des conséquences de ces contrôles renforcés pour les personnes en quête de protection. Elles craignent que cette décision ne conduise à davantage de refoulements illégaux aux frontières, sans examen des demandes d’asile.

Fermer les frontières ne stopperont pas les mouvements migratoires mais pousseront les personnes exilées à emprunter des voies toujours plus dangereuses.

– Médecins Sans Frontières

Face à ces critiques, le gouvernement allemand se veut rassurant. Les garde-frontières ont pour consigne de ne refouler que les personnes n’ayant manifestement pas besoin de protection. Les autres seront autorisées à entrer sur le territoire pour y déposer une demande d’asile, promet Berlin.

Vers une Refonte de la Politique Migratoire Européenne ?

Au-delà du cas allemand, cette décision remet en lumière les profondes divergences entre les Vingt-Sept sur la gestion des flux migratoires. Alors que la crise migratoire de 2015 avait déjà ébranlé l’unité européenne, la question reste plus que jamais source de tensions.

Plusieurs pays, à l’instar du Danemark ou de l’Autriche, plaident pour un renforcement des frontières extérieures de l’UE et une limitation drastique de l’immigration. D’autres, comme l’Espagne ou la Grèce, appellent à davantage de solidarité dans l’accueil et la répartition des demandeurs d’asile.

Face à ces positions difficilement conciliables, la Commission européenne tente de trouver un compromis. Elle a présenté en septembre 2022 un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, visant à rééquilibrer responsabilité et solidarité. Mais les négociations s’annoncent longues et ardues. En attendant, chaque État semble agir en ordre dispersé, à l’image du cavalier seul de l’Allemagne.

Ce revirement de la politique d’immigration allemande illustre toute la complexité de l’enjeu migratoire pour l’Europe. Entre volonté de maîtriser les flux, respect du droit d’asile et nécessaire coopération, l’équation est loin d’être résolue. Et le rétablissement unilatéral des contrôles frontaliers par la première puissance européenne risque d’envenimer un peu plus le débat. Une seule certitude : la question migratoire sera au cœur des défis qui attendent la future Commission et le prochain Parlement européen, issus des élections de 2024.

Cette fermeté tranche avec la politique d’ouverture prônée par Angela Merkel en 2015, quand l’Allemagne avait accueilli plus d’un million de réfugiés fuyant les conflits en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Un choix qui avait suscité des tensions au sein de l’UE, certains pays refusant d’appliquer les quotas de répartition des migrants.

Nous devons agir maintenant pour ne pas revivre une situation comme celle de 2015.

– Olaf Scholz, chancelier allemand

Huit ans plus tard, le ton a clairement changé à Berlin. La coalition au pouvoir, qui réunit sociaux-démocrates, Verts et libéraux, se montre inflexible sur la question migratoire. Elle souhaite accélérer le renvoi des déboutés du droit d’asile et limiter l’immigration irrégulière, jugée trop importante.

L’Inquiétude des Pays Voisins

Cette décision unilatérale de l’Allemagne a provoqué la surprise et l’inquiétude chez ses voisins européens. La France, l’Autriche, la Pologne et la République tchèque craignent un report des flux migratoires vers leurs propres frontières. Ils appellent à une réponse européenne coordonnée face à cet enjeu.

On ne peut pas recommencer à avoir des pays qui prennent des décisions nationales de manière unilatérale sans prévenir leurs partenaires.

– Emmanuel Macron, président français

La Commission européenne a, quant à elle, rappelé que la libre circulation au sein de l’espace Schengen devait rester la règle. Toute réintroduction des contrôles aux frontières intérieures doit être « proportionnée » et rester une « mesure de dernier recours ».

Quel Impact Pour les Migrants ?

Les associations d’aide aux migrants s’inquiètent des conséquences de ces contrôles renforcés pour les personnes en quête de protection. Elles craignent que cette décision ne conduise à davantage de refoulements illégaux aux frontières, sans examen des demandes d’asile.

Fermer les frontières ne stopperont pas les mouvements migratoires mais pousseront les personnes exilées à emprunter des voies toujours plus dangereuses.

– Médecins Sans Frontières

Face à ces critiques, le gouvernement allemand se veut rassurant. Les garde-frontières ont pour consigne de ne refouler que les personnes n’ayant manifestement pas besoin de protection. Les autres seront autorisées à entrer sur le territoire pour y déposer une demande d’asile, promet Berlin.

Vers une Refonte de la Politique Migratoire Européenne ?

Au-delà du cas allemand, cette décision remet en lumière les profondes divergences entre les Vingt-Sept sur la gestion des flux migratoires. Alors que la crise migratoire de 2015 avait déjà ébranlé l’unité européenne, la question reste plus que jamais source de tensions.

Plusieurs pays, à l’instar du Danemark ou de l’Autriche, plaident pour un renforcement des frontières extérieures de l’UE et une limitation drastique de l’immigration. D’autres, comme l’Espagne ou la Grèce, appellent à davantage de solidarité dans l’accueil et la répartition des demandeurs d’asile.

Face à ces positions difficilement conciliables, la Commission européenne tente de trouver un compromis. Elle a présenté en septembre 2022 un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, visant à rééquilibrer responsabilité et solidarité. Mais les négociations s’annoncent longues et ardues. En attendant, chaque État semble agir en ordre dispersé, à l’image du cavalier seul de l’Allemagne.

Ce revirement de la politique d’immigration allemande illustre toute la complexité de l’enjeu migratoire pour l’Europe. Entre volonté de maîtriser les flux, respect du droit d’asile et nécessaire coopération, l’équation est loin d’être résolue. Et le rétablissement unilatéral des contrôles frontaliers par la première puissance européenne risque d’envenimer un peu plus le débat. Une seule certitude : la question migratoire sera au cœur des défis qui attendent la future Commission et le prochain Parlement européen, issus des élections de 2024.

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