Au cœur du conflit israélo-palestinien qui déchire la bande de Gaza depuis plus d’un an, un fragile espoir émerge avec l’intensification de l’aide humanitaire internationale. Pourtant, alors que la situation ne cesse de s’aggraver pour les civils pris au piège, les efforts déployés semblent encore bien insuffisants pour endiguer cette crise majeure.
Un geste d’Israël sous la pression américaine
Face à l’urgence humanitaire, Israël vient d’annoncer l’ouverture d’un nouveau point de passage pour permettre l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza. Une décision prise in extremis, juste avant l’expiration d’un ultimatum lancé par les États-Unis pour obtenir une augmentation significative de l’assistance aux Palestiniens.
Washington avait en effet adressé une série d’exigences à son allié israélien mi-octobre, lui donnant 30 jours pour y répondre, sous peine de voir son aide militaire suspendue. Parmi les demandes : laisser entrer jusqu’à 350 camions d’aide humanitaire par jour, ouvrir un 5ème point de passage et limiter les évacuations.
Une ouverture en demi-teinte
Si Israël affirme être “engagé dans l’aide humanitaire à Gaza”, le pays dit aussi devoir s’assurer qu’elle ne profite pas au “terrorisme”. L’armée a ainsi affirmé avoir découvert des armes dissimulées dans un convoi. Une position qui suscite le scepticisme des ONG sur le terrain.
Israël a échoué à remplir les exigences de son allié, au prix d’un coût humain énorme pour les civils palestiniens de Gaza.
Communiqué de 8 ONG internationales dont Oxfam et Save the Children
L’ONU juge elle aussi l’accès humanitaire “insuffisant” face à une “situation tout simplement catastrophique”, selon Louise Wateridge de l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Un rapport onusien alerte sur un risque imminent de famine, en particulier dans le nord de l’enclave, difficile d’accès.
Gaza meurtrie par les combats
Déclenchée en octobre 2023, la guerre à Gaza a fait plus de 43 000 morts palestiniens selon des sources locales jugées fiables, essentiellement des civils. En face, Israël déplore plus de 1200 victimes, dont une majorité de civils tués lors de l’offensive initiale du Hamas.
Depuis, les frappes israéliennes se concentrent sur le nord de la bande, où le mouvement islamiste tenterait de regrouper ses forces. 4 soldats israéliens ont ainsi été tués mardi dans le secteur. Côté palestinien, au moins 14 personnes ont péri le même jour. Des sirènes d’alerte ont aussi retenti à Tel-Aviv.
Le Liban est désormais mêlé au conflit, avec des tirs de roquettes sur le nord d’Israël, qui a riposté en bombardant le fief du Hezbollah, allié du Hamas. Une escalade qui risque d’aggraver encore la situation humanitaire, déjà qualifiée d’extrêmement précaire.
Face à l’ampleur de la crise, la communauté internationale se mobilise, mais les efforts paraissent encore bien insuffisants pour venir en aide aux Gazaouis pris en étau. Si l’ouverture du point de passage est un premier pas, il faudra bien plus pour desserrer l’étau qui étouffe la population depuis tant de mois.