Imaginez une ville qui se réveille après des décennies d’oppression, où chaque sourire semble porter le poids d’une liberté retrouvée. À Damas, en ce printemps 2025, l’Aïd el-Fitr n’est pas seulement la fin du Ramadan : c’est une célébration historique, la première depuis la chute de l’ancien régime en décembre dernier. Dans les ruelles de la vieille ville comme sur les hauteurs du mont Qasioun, la capitale syrienne vibre d’une énergie nouvelle, mêlée d’espoir et de défis immenses.
Un Aïd el-Fitr Chargé de Symboles
Pour les habitants de Damas, cette fête marque un tournant. Après des années de restrictions, ils se sont rassemblés par milliers dès l’aube, certains dans la majestueuse mosquée des Omeyyades, d’autres en plein air sur des lieux autrefois inaccessibles. Cette effervescence, teintée de soulagement, résonne comme un cri de victoire face à un passé douloureux.
La Mosquée des Omeyyades : Cœur de la Fête
Au petit matin, les rues menant à la mosquée des Omeyyades débordent de vie. Hommes, femmes et enfants affluent vers ce lieu emblématique, niché au cœur de la vieille ville. Une habitante confie, émue :
“C’est la première fois que l’Aïd nous remplit de joie pure, loin de la peur.”
– Une résidente de Damas, d’après une source proche
Après la prière, l’ambiance se fait légère : des ballons colorés s’élèvent dans le ciel, des friandises circulent, et les familles immortalisent l’instant. Ce n’est plus seulement une célébration religieuse, mais un moment de communion collective.
Le Mont Qasioun : Un Lieu Réapproprié
À quelques encablures de là, le mont Qasioun offre un spectacle inédit. Autrefois interdit au public sous l’ancien régime, ce sommet surplombant Damas accueille aujourd’hui des milliers de fidèles pour une prière en plein air. Parmi eux, des membres des forces de sécurité, symboles d’un ordre en transition, participent à cette réappropriation de l’espace.
La place du Soldat inconnu, jadis réservée aux cérémonies officielles, s’est transformée en agora populaire. Sous le drapeau à trois étoiles des nouvelles autorités, les vœux fusent et les sourires s’échangent. Un témoin raconte :
“C’est une fête double : la fin du Ramadan et la fin d’une ère sombre.”
– Un habitant, selon une source fiable
Les Dirigeants aux Côtés du Peuple
Non loin de là, près du palais présidentiel, le président de transition et le nouveau mufti du pays ont rejoint la foule pour la prière. Dans un discours sobre mais poignant, le dirigeant a évoqué les défis à venir :
“Le chemin sera long, mais nous avons tout pour rebâtir.” Cette phrase, prononcée face à une assistance attentive, reflète l’état d’esprit d’un peuple prêt à tourner la page, tout en mesurant l’ampleur de la tâche.
Retour des Exilés : Une Joie Retrouvée
Pour beaucoup, cet Aïd marque aussi des retrouvailles. Après 14 ans de guerre et d’exil, certains Syriens reviennent à Damas pour la première fois. Un homme, de retour après une décennie en Europe, partage son émotion :
“Je n’imaginais plus vivre un Aïd ici. C’est la fête dans toute sa splendeur.”
– Un exilé revenu, d’après une source locale
Ces retours, bien que chargés d’espoir, rappellent aussi les blessures d’un pays fracturé. Les cimetières, longtemps inaccessibles dans les anciens bastions rebelles, accueillent aujourd’hui des familles venues honorer leurs disparus.
Une Fête Sous Haute Surveillance
Malgré la liesse, l’ombre des incertitudes plane. Des mises en garde internationales évoquent des risques sécuritaires, mais à Damas, aucune tension majeure n’a été signalée ce jour-là. Les rues, animées par des festivités en plein air, semblent défier ces craintes.
Dans un café du centre-ville, un homme de 36 ans, revenu après des années d’exil, discute avec ses proches. “La liberté, c’est immense, mais ce n’est qu’un début”, confie-t-il, résumant un sentiment partagé entre euphorie et prudence.
Les Défis d’une Reconstruction
Deux jours avant l’Aïd, un nouveau gouvernement a été annoncé. Sa mission ? Relever un pays ravagé par plus d’une décennie de conflit. Les priorités sont nombreuses :
- Rétablir les infrastructures détruites.
- Assurer la sécurité et la stabilité.
- Réconcilier une société divisée.
Pourtant, dans les rues de Damas, l’heure est encore à la fête. Les défis, bien que colossaux, semblent pour un instant relégués au second plan face à cette explosion de joie collective.
Un Avenir à Écrire
Cet Aïd el-Fitr 2025 restera dans les mémoires comme un symbole de renouveau. Mais au-delà des prières et des retrouvailles, une question persiste : la Syrie saura-t-elle transformer cette énergie en un avenir durable ? Les prochains mois seront décisifs.
Dans les ruelles animées de Damas, entre les rires des enfants et les vœux échangés, une certitude émerge : ce peuple, après tant d’épreuves, est prêt à saisir cette chance unique de se réinventer.
À retenir : L’Aïd el-Fitr 2025 à Damas, c’est la fête de la liberté, mais aussi le point de départ d’une reconstruction ambitieuse.
