En cette fin d’été, tous les regards sont tournés vers le Sommet de l’élevage qui se tient à Cournon-d’Auvergne dans le Puy-de-Dôme. L’événement, très attendu par les professionnels du secteur agricole, revêt cette année une importance toute particulière. En effet, le premier ministre Michel Barnier a annoncé sa venue, suscitant de nombreuses attentes parmi les éleveurs en quête de soutien face à la crise qui secoue la filière.
Une rencontre sous haute tension
Alors que les difficultés s’accumulent pour les agriculteurs français, entre mauvaises récoltes, crises sanitaires et normes contraignantes, la visite de Michel Barnier est vue comme une opportunité de faire entendre leur voix au plus haut niveau de l’État. Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), résume bien les enjeux :
Nous attendons un coup de pouce du premier ministre. Les attentes des agriculteurs sont importantes face à un quotidien qui reste difficile pour eux.
– Patrick Bénézit, président de la FNB
Si le premier ministre a déjà tenu à rassurer la profession en annonçant vouloir « faire une pause sur les normes », les éleveurs attendent désormais des actes concrets. Car au-delà des déclarations d’intention, c’est bien un véritable plan d’action qui est espéré pour redresser la barre d’un secteur en souffrance.
Des engagements à tenir
Parmi les principaux sujets qui devraient être abordés lors de cette rencontre, figurent en bonne place les promesses faites par le précédent gouvernement. Plusieurs mesures avaient en effet été annoncées pour soutenir les agriculteurs, sans pour autant trouver une traduction concrète sur le terrain :
- Des engagements sur les prix et la juste rémunération des producteurs
- La défense des intérêts français dans les accords commerciaux internationaux
- La mise en place de « clauses miroirs » pour éviter une concurrence déloyale
- Le soutien aux agriculteurs face aux aléas climatiques et sanitaires
Autant de dossiers sur lesquels Michel Barnier est attendu au tournant. L’ancien ministre de l’Agriculture, qui a laissé un bon souvenir lors de son passage au ministère entre 2007 et 2009, aura fort à faire pour convaincre une profession échaudée et en attente de réponses tangibles.
Vaccins et indemnisations au cœur des préoccupations
Au-delà des grands équilibres économiques, ce sont aussi des mesures très concrètes qui sont espérées pour soulager le quotidien des éleveurs. La question de la prise en charge des vaccins contre les maladies animales cristallise notamment les attentes. Si le remboursement du vaccin contre la fièvre catarrhale a été acté par le ministère de l’Agriculture, les professionnels attendent que ce dispositif soit étendu à l’ensemble des maladies qui déciment les troupeaux :
Oui, la ministre a annoncé le remboursement du vaccin contre la fièvre catarrhale mais nous attendons que ce soit le cas pour l’ensemble des maladies vectorielles. Certains cheptels ovins touchés par la maladie atteignent jusqu’à 50% de mortalité. Il est nécessaire pour les agriculteurs d’être indemnisés.
– Patrick Bénézit, président de la FNB
Une prise en charge qui permettrait de soulager des trésoreries mises à mal et d’encourager une vaccination préventive essentielle pour endiguer la propagation des épizooties. Un accompagnement d’autant plus crucial que le dérèglement climatique favorise le développement de nombreux vecteurs pathogènes.
Redonner un avenir à l’élevage français
Au-delà des réponses à l’urgence de la situation, c’est aussi une vision à long terme qui est attendue pour dessiner l’avenir de l’élevage français. Comment assurer la pérennité des exploitations dans un contexte de transmission difficile ? Quels modèles promouvoir pour concilier bien-être animal, qualité des produits et viabilité économique ? Autant de questions auxquelles Michel Barnier devra apporter des éléments de réponse pour redonner de la visibilité à une profession en quête de perspectives.
Cette rencontre au Sommet de l’élevage sera donc scrutée avec attention par l’ensemble des acteurs du monde agricole. L’occasion pour le gouvernement de poser les bases d’un nouveau contrat de confiance avec une profession qui reste un maillon essentiel de notre économie et de nos territoires. Un rendez-vous à ne pas manquer pour Michel Barnier, qui joue là une partie de sa crédibilité et de sa capacité à incarner un État à l’écoute des réalités du terrain.