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L’Afrique du Sud engage un dialogue constructif avec la Russie et l’Ukraine

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa clarifie sa position sur les relations avec la Russie et l'Ukraine, affirmant l'engagement de son pays dans un dialogue constructif avec les deux nations en conflit. Découvrez comment l'Afrique du Sud navigue entre ses liens historiques avec Moscou et sa volonté de promouvoir la paix.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est revenu sur ses propos tenus lors du récent sommet des Brics en Russie, soulignant l’engagement de son pays dans un dialogue constructif à la fois avec Moscou et Kiev. Une clarification nécessaire suite à une déclaration qualifiant la Russie d'”allié cher” qui avait suscité des remous au sein même de son gouvernement.

Une politique étrangère de non-alignement

Selon un communiqué de la présidence sud-africaine, M. Ramaphosa ne désignait pas “un pays ou un groupe de pays en particulier comme un ennemi” en évoquant l’amitié avec la Russie. Au contraire, l’Afrique du Sud, en tant que pays “sans ennemi”, considère tous les membres des Brics comme des amis.

Cette politique de non-alignement permet à Pretoria de cultiver des relations constructives à la fois avec la Russie et l’Ukraine, malgré le conflit qui les oppose actuellement. Un équilibre diplomatique délicat mais assumé.

Un plaidoyer pour un processus de paix inclusif

Le président sud-africain a d’ailleurs “plaidé sans relâche en faveur d’un processus de paix incluant la pleine participation des deux pays”, souligne le communiqué. Une position qui témoigne de la volonté de l’Afrique du Sud de jouer un rôle de médiateur dans la résolution du conflit.

L’Afrique du Sud a maintenu ses liens historiques forts avec la Fédération de Russie, tout en entretenant des relations diplomatiques bilatérales cordiales avec l’Ukraine.

Communiqué de la présidence sud-africaine

Des gestes concrets envers l’Ukraine

Pour illustrer cet engagement diplomatique tous azimuts, Pretoria rappelle la visite prévue ce lundi du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. Au programme notamment, un accord sur l’exemption de visa pour les passeports officiels, afin de faciliter les échanges entre les deux pays.

Des remous au sein du gouvernement

Les propos initiaux de M. Ramaphosa avaient en effet provoqué des dissensions jusque dans son propre camp. Son principal partenaire de coalition, l’Alliance Démocratique, avait tenu à souligner qu’elle ne considérait pas la Russie ou Vladimir Poutine comme un allié.

Nous n’acceptons pas que notre pays considère comme un allié un régime autoritaire qui viole actuellement le droit international en menant une guerre d’agression impérialiste contre un État souverain.

John Steenhuisen, dirigeant de l’Alliance Démocratique et ministre

Une neutralité mise à l’épreuve

Si l’Afrique du Sud affiche depuis le début du conflit en Ukraine sa volonté de rester neutre, elle a parfois été accusée de pencher en faveur de Moscou. Il faut dire que les liens entre les deux pays remontent à l’époque de la lutte contre l’apartheid, lorsque le Kremlin soutenait l’ANC face au régime raciste.

Un héritage historique qui pèse dans la balance diplomatique, même si Pretoria tente de réaffirmer sa position équidistante. La visite du chef de la diplomatie ukrainienne sera l’occasion de démontrer concrètement cet engagement dans le dialogue avec les deux parties.

Alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième année, la voix des pays africains, et notamment celle de la première puissance économique du continent, sera scrutée avec attention. Entre liens traditionnels avec Moscou et pressions occidentales, l’Afrique du Sud devra naviguer avec finesse pour préserver sa crédibilité de médiateur potentiel dans ce conflit qui bouleverse les équilibres mondiaux.

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