Le procès très attendu des rugbymen grenoblois accusés de viols en réunion en 2017 devrait enfin pouvoir se tenir. Initialement prévu en juin dernier, il avait dû être reporté en raison de l’absence d’un des principaux mis en cause, l’Irlandais Denis Coulson, victime d’un grave accident de voiture quelques jours avant l’audience.
Selon des sources proches du dossier, l’ancien joueur du FC Grenoble, qui a mis un terme à sa carrière il y a trois ans, va mieux. Malgré des difficultés pour se déplacer suite à ses blessures, il devrait être en mesure d’assister au procès dont le début est fixé au 2 décembre prochain devant la cour d’assises de Gironde.
Cinq rugbymen sur le banc des accusés
Au total, ce sont cinq anciens joueurs du FC Grenoble qui comparaîtront dans ce dossier de viols qui avait profondément choqué le monde du rugby. Outre Denis Coulson, on retrouvera sur le banc des accusés :
- Loïck Jammes et Rory Grice, poursuivis pour “viol commis en réunion”
- Christopher Farrell et Dylan Hayes, soupçonnés de ne pas avoir empêché “un crime contre l’intégrité corporelle”
Les faits remontent à la nuit du 11 au 12 mars 2017 à Bordeaux. La victime présumée, une étudiante âgée de 21 ans à l’époque, avait porté plainte, affirmant avoir été agressée sexuellement par plusieurs joueurs de Grenoble à la sortie d’une boîte de nuit.
Une attente insoutenable pour la victime présumée
Cela fait maintenant plus de 7 ans que la jeune femme, aujourd’hui âgée de 28 ans, attend ce procès. Un délai interminable pendant lequel sa vie a été suspendue, comme l’a confié un de ses proches :
Elle ne peut pas tourner la page tant que la justice n’aura pas été rendue. Elle vit avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis des années. Ce procès, c’est crucial pour qu’elle puisse enfin avancer.
Les avocats de la défense comptent eux démontrer l’innocence de leurs clients. Me Corinne Dreyfus-Schmidt, qui défend Denis Coulson, assure que les relations sexuelles étaient consenties, et que les accusations de la plaignante sont infondées.
Un procès sous haute tension
Compte tenu de la nature des faits reprochés et de la notoriété des accusés à l’époque, ce procès s’annonce extrêmement médiatique. Les audiences devraient se tenir jusqu’au 13 décembre dans une ambiance très tendue.
Si les rugbymen sont reconnus coupables de viols en réunion, ils encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Christopher Farrell et Dylan Hayes risquent eux jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende pour non-assistance à personne en danger.
Ce procès est très attendu dans le milieu du rugby, qui espère tourner la page de cette sordide affaire qui a terni son image. Mais il l’est encore plus par la victime présumée, pour qui l’issue du procès sera déterminante afin de se reconstruire après ce douloureux traumatisme.