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L’Affaire Bonfanti: Un Crime Jugé Non Prescrit 38 Ans Après

Le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, une affaire vieille de 38 ans, n'est pas prescrit selon la justice. Le suspect clame la prescription mais la cour d'appel de Lyon en a décidé autrement. Le fin mot de l'histoire n'a pas encore été écrit...

C’est un rebondissement inattendu dans une affaire criminelle vieille de près de quatre décennies. Le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, une jeune mère de famille disparue mystérieusement en Isère en 1986, n’est pas prescrit, vient de trancher la cour d’appel de Lyon. Une décision qui relance ce cold case emblématique et ouvre la voie à un procès tant attendu par les proches de la victime.

Retour sur une disparition énigmatique

Le 22 mai 1986, Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, s’évapore dans la nature alors qu’elle distribue des journaux à Pontcharra, une bourgade de l’Isère. Malgré d’intenses recherches, aucune trace de la jeune femme ne sera retrouvée. Très vite, les soupçons se portent sur un voisin, Yves Chatain, 21 ans à l’époque. Placé en garde à vue puis relâché, il bénéficie d’un non-lieu en 1987, laissant la famille dans l’incompréhension.

La ténacité des proches relance l’enquête

Il aura fallu toute la détermination du frère et d’un ami de Marie-Thérèse pour sortir l’affaire de l’oubli. En 2020, convaincus d’incohérences dans l’emploi du temps du suspect, ils obtiennent la réouverture du dossier. Leurs efforts paient : en mai 2022, Yves Chatain est interpellé, mis en examen et écroué. Il finira par avouer le meurtre et indiquer l’endroit où il a abandonné le corps.

Le mobile aurait été un « litige » pour un problème de stationnement.

D’après une source proche du dossier

Le crâne de la victime retrouvé 36 ans après

En juin 2022, un fragment de crâne est exhumé en forêt, là où Yves Chatain a dit avoir dissimulé sa victime. Les analyses ADN confirmeront qu’il s’agit bien de Marie-Thérèse Bonfanti. Une découverte bouleversante pour sa famille, qui réclame justice depuis si longtemps.

La question épineuse de la prescription

Mais le suspect, remis en liberté sous contrôle judiciaire en attendant son procès, argue que les faits sont prescrits. À l’époque, la prescription pour les meurtres était de 10 ans. Son avocat plaide donc l’extinction de l’action publique, au grand dam des parties civiles, qui estiment que le point de départ du délai doit être la découverte du corps, et non la disparition.

C’est cet argument qui a convaincu la cour d’appel de Lyon le 6 décembre dernier. Pour les magistrats, la prescription ne peut courir qu’à partir du moment où il y a à la fois certitude du décès et présomption d’homicide. Une décision saluée par l’avocat des Bonfanti :

L’arrêt est très clair. Il fait jurisprudence en la matière.

Maître Bernard Boulloud, conseil de la famille Bonfanti

Vers un pourvoi en cassation ?

Yves Chatain ne l’entend toutefois pas de cette oreille. Il vient de se pourvoir en cassation, ultime recours pour tenter d’échapper aux assises. Il appartiendra donc à la plus haute juridiction française de trancher définitivement le sort de cette affaire hors normes.

D’ici là, la famille Bonfanti retient son souffle. Après 38 années d’un combat acharné pour faire triompher la vérité, elle n’a jamais été aussi proche d’obtenir justice pour Marie-Thérèse. Mais tant que la Cour de cassation ne se sera pas prononcée, rien n’est encore acquis dans ce dossier à rebondissements.

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