Le monde politique européen est sous le choc ! Le groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen vient de prendre une décision fracassante : exclure les neuf élus du parti d’extrême droite allemand AfD (Alternative für Deutschland). Cette mesure radicale fait suite à une série de scandales impliquant l’un des dirigeants du parti, Maximilian Krah. Retour sur cette affaire qui secoue les institutions européennes.
Un dirigeant embarrassant
Depuis plusieurs semaines, Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour les élections européennes, multiplie les dérapages. Cet avocat de 47 ans, soupçonné de proximité avec la Russie et la Chine, a notamment estimé dans une interview qu’«un SS n’était pas automatiquement un criminel». Des propos inadmissibles pour beaucoup, qui ont précipité la chute de l’AfD.
Le groupe ID ne veut plus être associé aux incidents impliquant Maximilian Krah.
– La Lega italienne, principale délégation du groupe ID
Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là pour Maximilian Krah. Il est également visé par une enquête préliminaire pour soupçons de financements russes et chinois. Et l’un de ses assistants au Parlement européen est accusé d’espionnage pour le compte de Pékin. Un véritable séisme pour l’AfD.
Une décision unanime
Face à ces scandales à répétition, le Bureau du groupe ID n’a pas hésité longtemps avant de trancher. L’exclusion des neuf élus AfD a été votée à l’unanimité, avec effet immédiat. Une décision saluée par Jordan Bardella, président du Rassemblement National, qui avait annoncé deux jours plus tôt la rupture de l’alliance entre son parti et l’AfD.
- Le groupe ID comptait jusqu’ici 59 eurodéputés issus de 8 pays
- Les principales délégations : la Lega italienne (23 élus) et le RN français (18)
Malgré ce coup dur, l’AfD se veut optimiste pour la suite. Le parti d’extrême droite allemand compte bien «constituer un groupe fort au Parlement européen» et collaborer avec des «partis voisins». Reste à savoir qui voudra encore s’associer avec eux après un tel scandale.
Vers un rapprochement des droites nationalistes ?
Cette exclusion pourrait bien rebattre les cartes au sein des groupes nationalistes au Parlement européen. Des rapprochements sont évoqués entre le groupe ID et les Conservateurs et Réformistes européens (CRE), qui comptent dans leurs rangs le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Un scénario qui donnerait naissance au 2ème plus gros groupe politique à Strasbourg.
Un rapprochement entre ID et CRE créerait le deuxième plus gros groupe politique à Strasbourg, derrière le PPE.
– Un ténor de la politique européenne
Mais attention, de telles tentatives d’union se sont jusqu’à présent soldées par des échecs. Les divergences idéologiques et les fortes personnalités de chaque parti nationaliste rendent difficiles toute coopération sur le long terme. L’avenir nous dira si l’exclusion de l’AfD sera le déclic pour un grand chambardement à droite de l’hémicycle européen.
Une chose est sûre, ce nouveau scandale au sein de l’extrême droite européenne risque de faire encore couler beaucoup d’encre dans les prochaines semaines. Et l’AfD devra se montrer très convaincant pour redorer son blason et peser à nouveau dans le débat politique continental.
