À quelques semaines des élections législatives en Allemagne, un vent de radicalisation souffle sur la campagne électorale. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême-droite autrefois marginal, est en passe de devenir une force majeure dans le paysage politique allemand. Sous la houlette de sa candidate à la chancellerie, Alice Weidel, l’AfD ne cesse de gagner du terrain avec ses idées extrêmes et sa rhétorique incendiaire.
Une campagne électorale électrisée par l’AfD
Alors que tous les projecteurs devraient être braqués sur les candidats des partis traditionnels, c’est bien l’AfD qui parvient à capter l’attention médiatique. Alice Weidel multiplie les apparitions choc, assumant des positions toujours plus radicales. Dernièrement, celle qui rêve de succéder à Angela Merkel prône ouvertement la « remigration », un concept qui vise à renvoyer les immigrés dans leur pays d’origine. Un discours qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de l’histoire allemande…
Les idées xénophobes de l’AfD, longtemps reléguées aux marges de la société, parviennent désormais à s’imposer dans le débat public. Alice Weidel peut compter sur le soutien d’une figure controversée du parti : Björn Höcke, un intellectuel proche de la mouvance néonazie. Cette alliance entre la candidate et l’idéologue en dit long sur la dérive extrémiste de l’AfD.
L’AfD, symptôme d’une crise profonde
Comment expliquer cette montée en puissance de l’extrême-droite en Allemagne, pays où le spectre du nazisme reste si présent ? Selon de nombreux observateurs, l’AfD prospère sur les peurs et le mécontentement d’une partie de la population, confrontée aux défis d’un monde en pleine mutation :
- Craintes liées à l’immigration et au multiculturalisme
- Sentiment d’insécurité économique et sociale
- Défiance envers les élites politiques traditionnelles
Face à ces inquiétudes, l’AfD apporte des réponses simplistes mais séduisantes pour les citoyens déboussolés. Le parti surfe allègrement sur les crises, des flux migratoires à la pandémie de Covid-19, pour décupler son audience.
Un séisme politique en perspective ?
À l’approche du scrutin du 23 février, une question brûle toutes les lèvres : et si l’AfD créait la surprise en réalisant un score historique ? Les sondages les plus récents sont formels : le parti d’extrême-droite talonne désormais les formations traditionnelles. Dans certains Länder de l’ex-Allemagne de l’Est, l’AfD est même donnée en tête des intentions de vote !
Il y a quelques années encore, personne n’aurait pu imaginer que l’AfD deviendrait un acteur incontournable de la politique allemande. C’est une véritable onde de choc.
déclare un politologue sous couvert d’anonymat
Certes, il est encore peu probable que l’AfD accède au pouvoir à l’issue du scrutin. Les autres partis ont d’ores et déjà exclu toute alliance avec l’extrême-droite. Mais le mal est fait : la rhétorique nationaliste et xénophobe s’est banalisée dans le débat public, menaçant les fondements même de la démocratie allemande. Alice Weidel peut déjà se targuer d’une sinistre victoire…
