Les récentes évaluations nationales des élèves de CM2 font apparaître des lacunes préoccupantes dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en français et en mathématiques. Des déficits qui se répercutent ensuite au collège et menacent la réussite scolaire de nombreux jeunes. Face à ce constat alarmant, quelles pistes pour renforcer les apprentissages essentiels ?
Des compétences de base fragiles chez près d’un écolier sur deux
Pour la première fois cette année, les élèves de CM2 ont participé aux évaluations nationales en français et en mathématiques. Les résultats, rendus publics par le ministère de l’Éducation, révèlent un niveau inquiétant sur des notions clés :
- Seulement 46,7% des écoliers maîtrisent l’accord du verbe conjugué
- Un peu plus de la moitié peine à identifier les constituants principaux d’une phrase
- Près d’un élève sur deux rencontre des difficultés dans les opérations de base (addition, soustraction, multiplication)
- La résolution de problèmes est défaillante chez la moitié des CM2
Des déficits préoccupants, alors que ces compétences sont centrales pour aborder sereinement l’entrée au collège et poursuivre les apprentissages dans de bonnes conditions. Lire avec fluidité, calculer, raisonner… Autant de prérequis fragiles chez une part significative d’écoliers.
Un impact sur les résultats au collège
Sans surprise, on retrouve trace de ces lacunes chez les collégiens. L’an dernier, le ministre de l’Éducation de l’époque, Gabriel Attal, s’alarmait du niveau « préoccupant » des élèves de 4ème :
Un peu plus de la moitié d’entre eux ne lisaient pas convenablement et, en mathématiques, plus de 50 % ne maîtrisaient pas la résolution de problèmes et la géométrie.
Gabriel Attal, ancien ministre de l’Éducation nationale
Les difficultés constatées en primaire se répercutent donc au collège, entravant l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences. Un cercle vicieux qui peut peser lourd sur la scolarité et l’avenir des jeunes concernés.
Renforcer le suivi et la remédiation
Face à ce défi, plusieurs leviers pourraient être actionnés pour consolider les savoirs fondamentaux, dès le primaire et tout au long du parcours :
- Accentuer les efforts sur la maîtrise de la langue et les compétences mathématiques de base
- Développer le suivi personnalisé des élèves en difficulté et les dispositifs de soutien
- Resserrer les liens école-collège pour mieux préparer la transition
- Renforcer la formation et l’accompagnement des enseignants sur la remédiation
Autant de pistes à creuser pour éviter que les lacunes initiales ne se transforment en déterminisme scolaire et social. Offrir à chaque élève les clés de la réussite dès le primaire, un enjeu majeur pour notre système éducatif.
Des premiers signes encourageants ?
Dans ce contexte préoccupant, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, veut voir le verre à moitié plein. Tout en admettant que 30% des CM2 ne lisent pas de façon fluide, elle met en avant des « résultats extrêmement encourageants sur les savoirs fondamentaux ». Les gains seront-ils confirmés et amplifiés dans les prochaines années ?
Pour y parvenir, il faudra plus que des ajustements à la marge. C’est un véritable plan Marshall des savoirs fondamentaux qui semble nécessaire. Avec à la clé, des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux. Pour que chaque élève, quel que soit son origine, puisse maîtriser les compétences socles et s’épanouir dans sa scolarité.
Les récentes évaluations ont le mérite de poser un diagnostic clair. Reste maintenant à apporter les réponses adéquates et durables. Un défi majeur pour l’école de la République, qui doit plus que jamais tenir sa promesse d’émancipation pour tous les élèves.