Une accusation grave a été lancée par la Pologne à l’encontre de la Russie, soupçonnée de préparer des attentats terroristes visant le transport aérien international. Cette allégation choc intervient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, sur fond de mystérieux crash d’avion en Asie centrale. Le Kremlin a immédiatement réagi en balayant ces « accusations infondées », mais le spectre d’une nouvelle crise diplomatique plane.
Le Kazakhstan, théâtre d’un crash aérien suspect
Le mois dernier, un avion de la compagnie Azerbaijan Airlines s’est écrasé au Kazakhstan, faisant 38 morts. Officiellement dû à des conditions météo difficiles, l’accident intrigue par ses circonstances troubles. Selon des sources proches citées par la presse polonaise, l’appareil aurait en réalité été abattu par des tirs russes, loin de sa destination initiale, la république russe de Tchétchénie.
Moscou n’a ni confirmé ni démenti cette version, alimentant les soupçons et la colère des autorités azéries, pourtant alliées de la Russie. Un acte délibéré visant à déstabiliser cette région stratégique du Caucase ? C’est ce que laisse entendre Varsovie, qui y voit la marque des services secrets russes.
Vives tensions polono-russes
Cette grave mise en cause survient dans une période de fortes tensions entre la Pologne et son voisin russe. Le premier ministre polonais Donald Tusk, figure de proue européenne opposée à Vladimir Poutine, a affirmé détenir des preuves de la préparation par Moscou d’attentats dans l’aviation civile mondiale :
« Sans entrer dans les détails, je peux confirmer le bien-fondé des craintes que la Russie a planifié des actes de terreur dans les airs, non seulement contre la Pologne, mais aussi contre des compagnies aériennes du monde entier. »
Donald Tusk, premier ministre polonais
Selon le New York Times, les services de renseignement américains suspecteraient la Russie de vouloir introduire des explosifs dans des avions-cargos à destination des États-Unis. Une escalade inédite qui fait frémir experts et diplomates.
Riposte immédiate du Kremlin
Face à ces graves accusations, la réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a fustigé les propos polonais :
« De façon générale, il ne s’agit que d’une nouvelle accusation absolument infondée contre la Russie. La Pologne est bien connue pour ses accusations infondées et essaye même ici de maintenir son leadership sur d’autres pays européens. »
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin
Derrière ce langage diplomatique, une irritation manifeste de la Russie qui dénonce une nouvelle tentative de déstabilisation venant d’un pays considéré comme le fer de lance anti-Kremlin en Europe. Hasard du calendrier, ces échanges surviennent alors que la Pologne vient de prendre pour 6 mois la présidence tournante de l’Union européenne.
Une escalade des tensions aux conséquences imprévisibles
Au-delà de la joute verbale, c’est bien une escalade dangereuse qui se profile entre deux pays déjà en froid depuis l’invasion russe de l’Ukraine. La Pologne, hôte de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens et soutien indéfectible de Kiev, ne cesse de durcir le ton face à Moscou.
En retour, le Kremlin voit d’un très mauvais œil l’activisme diplomatique et militaire de Varsovie, devenu en quelques mois le « meilleur ennemi » de la Russie sur le Vieux Continent. Jusqu’où ira cette surenchère ? Difficile à prédire tant les positions semblent inconciliables.
Une chose est sûre, la sécurité aérienne mondiale se retrouve prise en otage de cette nouvelle guerre froide Est-Ouest dont on ne voit pas l’issue. Les compagnies et les passagers sont en droit de s’inquiéter de possibles actions malveillantes, même si aucun élément tangible ne vient pour l’instant étayer la thèse polonaise d’un terrorisme aérien téléguidé par Moscou.
L’aviation, terrain de jeu géopolitique
Au-delà du cas russo-polonais, c’est toute la vulnérabilité du transport aérien face aux manœuvres géopolitiques qui est ici posée. Les avions, par leur haute valeur symbolique et les nombreuses vies qu’ils transportent, constituent des cibles de choix pour qui veut frapper les opinions et déstabiliser un adversaire.
Plusieurs exemples récents l’illustrent, du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines abattu par un missile au-dessus de l’Ukraine en 2014, à l’arrestation du journaliste d’opposition Roman Protassevitch après l’interception de son avion par la chasse biélorusse en 2021. Autant de signaux inquiétants qui montrent que le ciel est loin d’être un espace pacifié et à l’abri des tensions terrestres.
Face à cette menace protéiforme, États et compagnies aériennes tentent de renforcer leurs dispositifs de sûreté : meilleurs échanges de renseignements, sécurisation des appareils et des aéroports, surveillance accrue des personnels à risque… Des efforts colossaux qui ont un coût, répercuté sur le prix des billets. Mais en matière de terrorisme, le risque zéro n’existe pas, surtout dans un secteur aussi stratégique et international que l’aérien.
L’épisode des accusations polonaises contre la Russie vient nous le rappeler brutalement, faisant souffler un vent de panique sur un transport aérien mondial tout juste remis des affres de la pandémie. Espérons que le dialogue et la fermeté diplomatiques l’emporteront sur les tentations de l’escalade et de la terreur aveugle. Les voyageurs du monde entier ne s’en porteront que mieux.