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L’accord de cessez-le-feu au Liban entre dans une nouvelle dynamique

Le cessez-le-feu au Liban entre dans une nouvelle phase cruciale. Retrait israélien, déploiement de l'armée libanaise... Quels sont les enjeux de ces développements pour la stabilité régionale ?

L’accord de cessez-le-feu au Liban est entré dans une nouvelle dynamique permettant d’entamer sur une large échelle le retrait des forces israéliennes et le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays, selon des sources diplomatiques françaises. Ce tournant positif suscite l’espoir d’une stabilisation durable de la situation.

Une impulsion diplomatique décisive

Le déplacement conjoint des ministres français des Armées et des Affaires étrangères, Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot, puis celui de l’envoyé américain Amos Hochstein le 6 janvier, a permis d’insuffler une nouvelle dynamique à l’application de l’accord de cessez-le-feu. Cet appui politique de haut niveau a donné une impulsion décisive au processus.

Grâce à cette mobilisation diplomatique, le retrait des forces israéliennes et le redéploiement de l’armée libanaise au sud du fleuve Litani ont pu véritablement commencer sur une large échelle. Un responsable français souligne l’importance de cette avancée :

Cela a donné un appui politique au mécanisme et permis de commencer véritablement le retrait sur une large échelle des forces israéliennes et le redéploiement des forces libanaises du Sud du Litani.

– Un responsable français

Un cessez-le-feu après plus d’un an d’hostilités

Pour rappel, une trêve est entrée en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, après plus d’un an d’hostilités déclenchées par le mouvement pro-iranien. Le conflit a connu une escalade avec deux mois de guerre totale, pendant lesquels Israël a également engagé des troupes terrestres dans le sud du Liban.

L’accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement de l’armée libanaise aux côtés des Casques bleus de la Finul dans le sud du pays, tandis que l’armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours qui prendra fin le 26 janvier. Un mécanisme de surveillance impliquant la France, les États-Unis, le Liban, Israël et la Finul a été mis en place pour veiller à son application.

Progrès significatifs sur le terrain

À ce stade, 4 500 soldats des forces armées libanaises (FAL) ont été déployés dans le sud du pays et leur nombre devrait atteindre 10 000 à terme. Parallèlement, un tiers des forces israéliennes présentes au Liban se sont déjà retirées.

Le retrait israélien se déroule par phases, en commençant par le sud-ouest dans une zone comprise entre Naqoura et Rmaich où les FAL s’apprêtent à occuper dix points stratégiques. Viendront ensuite une zone centrale, puis une dernière à l’est, se terminant au niveau des Fermes de Chebaa.

Dans les 15 jours qui restent, des progrès sont faisables.

– Un responsable français

Selon les autorités françaises, les forces israéliennes continuent entretemps de démanteler des infrastructures du Hezbollah, comme des tunnels. Le nombre d’allégations de violations du cessez-le-feu a baissé des deux côtés, témoignant d’une amélioration de la situation.

Le Hezbollah respecte ses engagements

Un autre développement important est le respect par le Hezbollah de l’abandon de toute présence visible au sud du Litani, conformément à l’accord. Les responsables français notent également une réelle implication de l’armée libanaise dans le démantèlement des infrastructures de la milice chiite dans cette zone.

L’accord s’appuie notamment sur l’application de la résolution 1701 de l’ONU, qui stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés dans le sud du Liban. Son respect par toutes les parties est essentiel pour garantir une paix durable.

Vers une stabilité durable ?

Si les développements récents sont encourageants, il reste encore du chemin à parcourir pour consolider le cessez-le-feu et stabiliser durablement la situation au Liban. La communauté internationale, notamment la France et les États-Unis, entend maintenir son engagement pour accompagner ce processus.

La réussite du retrait israélien et du déploiement de l’armée libanaise dans le sud est cruciale pour rétablir la souveraineté de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire. C’est aussi une condition sine qua non pour garantir la sécurité à la frontière israélo-libanaise et éviter une nouvelle escalade.

Au-delà de l’application du cessez-le-feu, l’enjeu est aussi de créer les conditions d’un dialogue politique entre toutes les parties prenantes au Liban. Seule une solution politique globale et inclusive permettra au pays du Cèdre de tourner définitivement la page des conflits et de se projeter vers un avenir de paix et de prospérité.

Les prochaines semaines seront donc décisives pour jauger de la solidité du cessez-le-feu et de la volonté réelle de tous les acteurs de s’engager sur la voie d’une normalisation durable. La vigilance reste de mise, mais l’espoir d’une paix enfin retrouvée au Liban n’a jamais été aussi tangible.

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