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L’accolade polémique entre Manon Aubry et Ursula von der Leyen enflamme les réseaux

L'accolade chaleureuse de Manon Aubry à Ursula von der Leyen après sa réélection suscite l'ironie du RN. L'insoumise rétorque qu'il s'agit d'un "usage républicain" envers son opposante. Mais la polémique enfle sur les réseaux, certain y voyant un double discours de la gauche radicale au Parlement européen...

C’était un geste qui n’est pas passé inaperçu. Quelques instants après l’annonce de la réélection d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne ce jeudi, l’eurodéputée insoumise française Manon Aubry s’est fendue d’une chaleureuse accolade envers celle qu’elle n’a pourtant cessé de combattre durant son premier mandat. Une séquence rapidement devenue virale et qui a suscité de vives réactions, notamment du côté du Rassemblement national.

La droite populiste crie à l’hypocrisie

Jordan Bardella, le président du RN et ancien rival de Manon Aubry aux européennes, a été l’un des premiers à s’emparer du sujet. Sur Twitter, il a publié un montage vidéo mettant en parallèle les propos offensifs tenus par l’insoumise durant la campagne avec son geste amical envers von der Leyen. «Sans commentaire…», a-t-il ironisé. Sa collègue Marine Le Pen a elle aussi raillé ce qu’elle considère comme le «double discours» de la gauche radicale.

D’autres élus RN ont également réagi, à l’image d’Alexandre Loubet qui a critiqué «l’hypocrisie» de Manon Aubry, l’accusant de préférer «enlacer pour la féliciter» la présidente de la Commission «plutôt que serrer la main du benjamin» de l’Assemblée nationale, en référence au refus de certains députés de saluer leurs homologues RN et Reconquête.

Manon Aubry assume un «usage républicain»

Rapidement, la principale intéressée a tenu à s’expliquer face à ces attaques. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, Manon Aubry a défendu son geste, y voyant un «usage républicain et institutionnel» de sa part en tant que présidente de groupe au Parlement européen.

Il y a ceux qui préfèrent serrer la main à des dictateurs. Et il y a ceux qui saluent l’élection de leur opposante, ce qui est un usage républicain et institutionnel quand on est présidente de groupe.

– Manon Aubry, eurodéputée LFI

Elle en a également profité pour tacler à son tour le RN, estimant qu’on ne les avait «pas beaucoup vu ces 5 dernières années s’opposer dans ce Parlement à la politique d’Ursula von der Leyen». Et de conclure : «Je ne vote pas seulement contre elle et sa politique. J’agis.»

Une polémique révélatrice des fractures politiques européennes

Au-delà de la séquence elle-même, cet épisode met en lumière les lignes de fracture qui traversent le Parlement européen. D’un côté, les partis contestataires, à gauche comme à droite, qui dénoncent avec virulence l’orientation politique de l’UE. De l’autre, les formations pro-européennes qui, malgré leurs divergences, partagent un socle de valeurs communes.

En félicitant Ursula von der Leyen, Manon Aubry a voulu marquer son attachement au respect du jeu démocratique et des institutions, au-delà des clivages partisans. Une position que ses détracteurs, prompts à crier à la compromission, peinent à comprendre. Cette polémique illustre ainsi la difficulté pour les élus européens contestataires de trouver le bon équilibre entre le combat politique et la reconnaissance des règles institutionnelles.

Une chose est sûre, les joutes verbales et les controverses autour de l’accolade de Manon Aubry ne sont pas près de s’éteindre. Car au-delà d’un simple geste, c’est bien la question de la posture à adopter face au « système » européen qui se joue en filigrane. Un débat qui risque de continuer à diviser profondément les forces politiques, en France comme au sein de l’hémicycle strasbourgeois.

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