L’absence remarquée des hauts dirigeants espagnols lors de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris suscite l’incompréhension en Espagne. Malgré les invitations officielles adressées au couple royal et au gouvernement, aucun représentant espagnol de premier plan n’a fait le déplacement pour cet évènement historique, qui a pourtant attiré de nombreux chefs d’État et personnalités du monde entier.
Une absence qui ne passe pas inaperçue
Alors que des figures majeures comme le président américain Donald Trump, le roi des Belges Philippe et même le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont fait le déplacement, l’absence de toute représentation espagnole au plus haut niveau interpelle. Elías Bendodo, l’un des principaux responsables du Parti Populaire (droite), a exprimé son inquiétude face à cette situation :
Il est préoccupant que les principaux dirigeants mondiaux aient assisté à la réouverture de Notre-Dame et que le seul gouvernement d’envergure à avoir manqué à l’appel soit celui de l’Espagne.
Une position partagée par le chef de file du PP, Alberto Núñez Feijóo, qui a jugé cette absence « honteuse pour notre pays », estimant que « le gouvernement n’est pas à la hauteur de la société qu’il est censé servir ».
Des invitations déclinées
Pourtant, selon les autorités espagnoles, le roi Felipe VI, la reine Letizia ainsi que le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, avaient bien reçu des invitations pour assister à cet évènement symbolique. Mais aucun d’entre eux ne s’est rendu à Paris.
Le Premier ministre Pedro Sánchez, interrogé à ce sujet, a assuré que ces invitations étaient nominatives et non transférables, le ministre de la Culture n’étant de surcroît pas disponible ce jour-là. La maison royale est quant à elle restée évasive, indiquant simplement que la cérémonie ne figurait pas à l’agenda officiel des souverains.
Des explications qui peinent à convaincre
Si le ministre Ernest Urtasun est resté à Madrid pour assister à un spectacle de cirque selon certains médias, son silence sur le sujet lors d’une récente conférence de presse n’a fait qu’alimenter les spéculations sur les véritables raisons de ce « faux bond » collectif.
Pour rappel, la réouverture de Notre-Dame, joyau de l’architecture gothique partiellement détruit par un incendie en 2019, fut un moment fort en émotion. Un symbole de résilience et d’unité qui a attiré l’attention du monde entier, rendant d’autant plus surprenante l’absence des plus hauts représentants d’un pays voisin et ami comme l’Espagne.
Si les justifications avancées – agendas chargés et invitations non transférables – semblent plausibles, elles ne suffisent pas à apaiser la polémique grandissante de l’autre côté des Pyrénées. Beaucoup s’interrogent sur d’éventuelles motivations politiques ou diplomatiques inavouées derrière cette absence remarquée.
Un rendez-vous manqué
Au-delà des réactions politiques, c’est aussi un sentiment de déception qui prédomine chez de nombreux Espagnols. Beaucoup auraient souhaité voir leur pays représenté à la hauteur de l’évènement et de ses liens historiques avec la France.
Car Notre-Dame, bien plus qu’un monument parisien, incarne un pan de l’histoire et de la culture européennes dans lesquelles l’Espagne a toute sa place. Son absence lors de cette cérémonie à forte portée symbolique apparaît dès lors comme un rendez-vous manqué.
Reste à savoir si les autorités espagnoles apporteront des éclaircissements supplémentaires sur les raisons profondes de ce choix ou si elles préfèreront laisser la polémique retomber d’elle-même. Une chose est sûre : leur absence n’est pas passée inaperçue et a jeté un froid dans les relations entre les deux pays.
Un épisode qui rappelle que la diplomatie, même lors d’évènements fédérateurs, reste un exercice délicat où chaque présence – ou absence – est minutieusement scrutée et interprétée. La non-venue de la délégation espagnole à Notre-Dame en est la parfaite illustration.
