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L’abandon du procès Zverev fait polémique à Roland-Garros

Alexander Zverev se qualifie pour sa première finale à Roland-Garros le jour même où le procès le visant pour violences conjugales est abandonné en Allemagne. Une synchronisation qui soulève un tollé...

C’est une première pour Alexander Zverev. L’Allemand de 26 ans s’est qualifié pour la finale de Roland-Garros en battant le Norvégien Casper Ruud en demi-finale. Une performance sportive qui aurait pu être célébrée sans réserve, si elle ne coïncidait pas avec une annonce judiciaire des plus troublantes.

Un procès pour violences conjugales abandonné le jour de la demi-finale

Le jour même où Zverev foulait la terre battue parisienne pour tenter de se hisser en finale, la justice allemande révélait que le procès le visant pour violences conjugales venait d’être abandonné. Son ex-compagne l’accusait de l’avoir frappée à plusieurs reprises en 2019, des allégations que le joueur a toujours fermement démenties.

Mais plutôt qu’un acquittement en bonne et due forme, c’est un accord à l’amiable qui a été trouvé entre les deux parties, conduisant au classement de l’affaire. Une issue qui soulève des questions sur les motivations de cet arrangement et le message qu’il envoie.

Zverev veut tourner la page de l’affaire

Interrogé après sa victoire, Alexander Zverev s’est montré soulagé mais ferme. «Je vous l’ai dit dès le début. Je suis heureux que ce soit terminé après quatre années», a-t-il déclaré en conférence de presse. Relancé sur le fait qu’un jugement l’innocentant aurait été préférable, il a assuré que l’abandon des poursuites équivalait à le déclarer non-coupable.

Je ne veux jamais plus entendre une question sur ce sujet. Cela vaut pour tout le monde.

Alexander Zverev

Une polémique qui ne s’éteindra pas si facilement

Mais pour beaucoup, le malaise persiste. Le timing de cet accord, le jour même d’une demi-finale de Grand Chelem, ainsi que l’absence de jugement clair, laissent planer un doute et une gêne. De quoi ternir l’image du tennis, un sport déjà secoué par des affaires de violences conjugales ces dernières années.

Certains appellent à des sanctions de la part des instances, même en l’absence de condamnation pénale. D’autres estiment au contraire que la présomption d’innocence doit prévaloir et que Zverev ne peut être jugé coupable sans preuves tangibles. Un débat loin d’être tranché, à l’image d’une société tiraillée entre la lutte contre les violences faites aux femmes et le respect des droits de la défense.

Dimanche, seul le tennis comptera sur le court central

En attendant, Alexander Zverev tentera dimanche de remporter son premier titre du Grand Chelem face à Carlos Alcaraz ou Novak Djokovic. L’Allemand assure être concentré uniquement sur cet objectif sportif. «On verra comment cela se passe dimanche», a-t-il conclu.

Mais en dehors du court, cette affaire laissera des traces. Elle rappelle que les athlètes sont aussi des citoyens soumis à la loi, exposés à l’opprobre public en cas de graves accusations. Et que l’excellence sportive ne suffit pas toujours à faire oublier les zones d’ombre d’une personnalité, avec le risque de se voir rattrapé par les polémiques au plus mauvais moment. Un constat amer, pendant ces quinze jours où le tennis devrait être roi à Roland-Garros.

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