C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans le monde de la consommation. Le gouvernement envisage de vendre le magazine emblématique 60 Millions de Consommateurs, suscitant l’incompréhension et l’indignation des salariés ainsi que de l’ancienne ministre déléguée Olivia Grégoire. Ce titre incontournable, véritable institution dans le paysage médiatique français, pourrait bien changer de mains et voir son avenir compromis.
Un magazine au cœur de la consommation depuis 1970
Édité depuis plus d’un demi-siècle par l’Institut national de la consommation (INC), un établissement public basé à Malakoff, le magazine 60 Millions de Consommateurs est une référence en matière d’information et de défense des consommateurs. Avec une équipe d’une cinquantaine de personnes, dont des journalistes, ingénieurs, juristes et économistes chevronnés, il décrypte l’actualité de la consommation, réalise des tests comparatifs poussés et délivre des conseils avisés à ses lecteurs.
Un modèle économique fragilisé
Malgré son succès et sa renommée, le magazine traverse une période difficile sur le plan financier. Comme l’a souligné le cabinet de la secrétaire d’État à la consommation Laurence Garnier, 60 Millions de Consommateurs rencontre « depuis plusieurs années des difficultés majeures », avec un nombre d’abonnés en chute libre, passant de 140 000 en 2019 à seulement 76 000 en 2024. De plus, il accuse un « déficit persistant depuis 7 ans, qui a épuisé sa trésorerie ».
La vente, une solution controversée
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a donc décidé d’engager des démarches pour trouver un repreneur. Selon le cabinet de Laurence Garnier, « la pérennité du titre passe par un repreneur professionnel et expert du secteur, capable notamment d’investir dans le numérique et d’impulser une nouvelle stratégie marketing et commerciale ». Un argument qui peine à convaincre les salariés, sidérés par cette annonce.
L’annonce est désastreuse car elle affaiblira considérablement l’information experte indépendante au service des consommateurs.
Les représentants des salariés de 60 Millions de Consommateurs
Pour eux, cette décision ouvre la voie aux « monologues sponsorisés des influenceurs et aux fake news sur les problèmes de consommation ». Ils déplorent que l’intérêt public soit sacrifié sur l’autel de la rentabilité et demandent le maintien du magazine au sein de l’INC, avec un soutien financier de l’État.
Le cri d’alarme d’Olivia Grégoire
L’ancienne ministre déléguée chargée de la consommation Olivia Grégoire a également fait part de sa consternation face à ce revirement. Celle qui avait obtenu un arbitrage en faveur d’une relance du titre via un investissement de l’État déplore « amèrement que cet engagement n’ait pas été maintenu » par ses successeurs. Estimant que 60 Millions de Consommateurs présente « les meilleures garanties de qualité, de neutralité et d’indépendance », elle a exprimé sa profonde tristesse et son soutien aux salariés.
Un avenir incertain
À l’heure actuelle, aucun repreneur n’a encore été identifié et de nombreuses questions restent en suspens. Que deviendra ce fleuron de l’information du consommateur ? Saura-t-il préserver son indépendance et sa rigueur s’il passe dans le giron d’un groupe privé ? Les salariés, eux, craignent un démantèlement de l’INC et une remise en cause de leurs missions. Une chose est sûre, le feuilleton de la vente de 60 Millions de Consommateurs ne fait que commencer et promet encore de nombreux rebondissements.
En attendant, les consommateurs peuvent continuer à compter sur ce média unique en son genre, qui n’a pas fini de se battre pour défendre leurs intérêts face aux dérives du marché. Car au-delà d’un simple magazine, 60 Millions de Consommateurs est une institution, un contre-pouvoir nécessaire pour équilibrer le rapport de force entre citoyens et acteurs économiques. Souhaitons qu’il puisse poursuivre sa mission encore longtemps, sous une forme ou une autre.
Malgré son succès et sa renommée, le magazine traverse une période difficile sur le plan financier. Comme l’a souligné le cabinet de la secrétaire d’État à la consommation Laurence Garnier, 60 Millions de Consommateurs rencontre « depuis plusieurs années des difficultés majeures », avec un nombre d’abonnés en chute libre, passant de 140 000 en 2019 à seulement 76 000 en 2024. De plus, il accuse un « déficit persistant depuis 7 ans, qui a épuisé sa trésorerie ».
La vente, une solution controversée
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a donc décidé d’engager des démarches pour trouver un repreneur. Selon le cabinet de Laurence Garnier, « la pérennité du titre passe par un repreneur professionnel et expert du secteur, capable notamment d’investir dans le numérique et d’impulser une nouvelle stratégie marketing et commerciale ». Un argument qui peine à convaincre les salariés, sidérés par cette annonce.
L’annonce est désastreuse car elle affaiblira considérablement l’information experte indépendante au service des consommateurs.
Les représentants des salariés de 60 Millions de Consommateurs
Pour eux, cette décision ouvre la voie aux « monologues sponsorisés des influenceurs et aux fake news sur les problèmes de consommation ». Ils déplorent que l’intérêt public soit sacrifié sur l’autel de la rentabilité et demandent le maintien du magazine au sein de l’INC, avec un soutien financier de l’État.
Le cri d’alarme d’Olivia Grégoire
L’ancienne ministre déléguée chargée de la consommation Olivia Grégoire a également fait part de sa consternation face à ce revirement. Celle qui avait obtenu un arbitrage en faveur d’une relance du titre via un investissement de l’État déplore « amèrement que cet engagement n’ait pas été maintenu » par ses successeurs. Estimant que 60 Millions de Consommateurs présente « les meilleures garanties de qualité, de neutralité et d’indépendance », elle a exprimé sa profonde tristesse et son soutien aux salariés.
Un avenir incertain
À l’heure actuelle, aucun repreneur n’a encore été identifié et de nombreuses questions restent en suspens. Que deviendra ce fleuron de l’information du consommateur ? Saura-t-il préserver son indépendance et sa rigueur s’il passe dans le giron d’un groupe privé ? Les salariés, eux, craignent un démantèlement de l’INC et une remise en cause de leurs missions. Une chose est sûre, le feuilleton de la vente de 60 Millions de Consommateurs ne fait que commencer et promet encore de nombreux rebondissements.
En attendant, les consommateurs peuvent continuer à compter sur ce média unique en son genre, qui n’a pas fini de se battre pour défendre leurs intérêts face aux dérives du marché. Car au-delà d’un simple magazine, 60 Millions de Consommateurs est une institution, un contre-pouvoir nécessaire pour équilibrer le rapport de force entre citoyens et acteurs économiques. Souhaitons qu’il puisse poursuivre sa mission encore longtemps, sous une forme ou une autre.