À dix jours d’une élection présidentielle américaine qui s’annonce historique, la bataille fait rage entre les candidats finalistes, l’ancien président Donald Trump et l’actuelle vice-présidente Kamala Harris. Dans ce duel au coude-à-coude, chaque voix va compter. Et c’est du côté des électeurs républicains de longue date, déçus par la dérive trumpiste de leur parti, que pourrait venir la surprise.
“Trump a pris en otage le parti” : la fronde des Républicains anti-Trump
Selon des sources proches du Parti Républicain, les défections seraient de plus en plus nombreuses dans les rangs des sympathisants historiques. En cause : l’emprise de Donald Trump et de sa ligne dure sur un parti qu’ils ne reconnaissent plus. Un mouvement baptisé “Republican voters against Trump” s’est même structuré pour tenter de faire battre l’ancien président.
Trump a pris en otage ce parti et beaucoup ne s’y reconnaissent plus. Ils ne votent plus républicain depuis longtemps car le parti est devenu trop trumpiste.
Sarah Longwell, fondatrice du mouvement “Republican voters against Trump”
Pour ces Républicains en rupture de ban, hors de question de donner leur voix à celui qui a “fait du mal au peuple américain” et mis le pays “sur une pente glissante”. Bien décidés à peser dans la balance, ils multiplient les actions pour convaincre d’autres électeurs de privilégier Kamala Harris.
Des personnalités républicaines se mobilisent contre Trump
Le refus de soutenir Donald Trump gagne aussi des figures emblématiques du parti à l’éléphant. L’ancien vice-président Mike Pence a ainsi fait savoir qu’il ne soutiendrait pas son ancien patron. Une poignée d’élus locaux et nationaux prennent leurs distances, à l’instar du sénateur Mitt Romney, féroce contempteur de la politique trumpiste.
Le vote républicain anti-Trump, possible clé du scrutin
Si Donald Trump affiche sa confiance, assurant que ses opposants internes ne représentent qu’une “toute petite minorité”, leur mobilisation pourrait s’avérer décisive. Dans un scrutin aussi serré, chaque voix compte. Et le report, même partiel, de suffrages républicains sur Kamala Harris, pourrait faire la différence le soir du 5 novembre.
Quel avenir pour un Parti Républicain fracturé ?
Au-delà du résultat des urnes, cette fronde anti-Trump pose la question de l’avenir du Parti Républicain. Entre les fidèles de l’ancien président et les modérés, le fossé semble se creuser chaque jour davantage. Quel que soit le vainqueur de l’élection, le grand old party devra se réinventer pour surmonter ses fractures et endiguer l’hémorragie dans son électorat traditionnel. Un défi existentiel pour cette force politique historique de la vie publique américaine.