Aux États-Unis, la menace d’une pandémie de grippe aviaire se précise. Depuis le début de l’année 2024, 67 personnes ont été contaminées par le redoutable virus H5N1 sur le territoire américain, dont un homme âgé qui en est décédé en Louisiane début janvier. Une première qui fait craindre le pire aux autorités sanitaires. Pour tenter d’enrayer cette épidémie émergente, le gouvernement vient d’annoncer un financement de 211 millions de dollars afin d’accélérer le développement de vaccins à ARN messager ciblant spécifiquement ce pathogène.
Si pour l’heure la transmission du H5N1 reste cantonnée de l’animal à l’Homme, les scientifiques redoutent que le virus, en circulant et en mutant, acquière la capacité de se propager efficacement d’humain à humain. D’après une source proche des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le risque serait que la grippe aviaire se combine avec une souche de grippe saisonnière pour donner naissance à un nouveau virus hautement contagieux et potentiellement létal, contre lequel nos défenses immunitaires seraient démunies.
Course contre la montre pour mettre au point un vaccin
Face à ce scénario catastrophe, les autorités américaines ont décidé de mettre le turbo sur la recherche de vaccins. Plusieurs grands laboratoires comme Moderna et Pfizer planchent déjà sur des candidats vaccins à ARN messager, une technologie qui a fait ses preuves contre le Covid-19. L’enveloppe de 211 millions de dollars débloquée par le gouvernement va permettre de financer des essais cliniques accélérés chez l’animal puis chez l’Homme si les résultats sont concluants.
Ce dernier investissement illustre la réponse solide de l’administration Biden-Harris face aux menaces de maladies émergentes telles que la grippe aviaire.
Xavier Becerra, ministre américain de la Santé
En parallèle, une surveillance accrue des élevages de volailles et des oiseaux sauvages a été mise en place pour tenter de contenir la propagation du virus. Les CDC ont également annoncé que tous les patients testés positifs à la grippe, en particulier ceux nécessitant une hospitalisation, feraient désormais l’objet de tests approfondis pour déterminer s’ils sont porteurs du H5N1.
L’ombre d’une nouvelle pandémie
Si la situation est prise très au sérieux par les autorités sanitaires, elle suscite également une certaine inquiétude au sein de la population. Le spectre de la pandémie de Covid-19 est encore dans tous les esprits et beaucoup craignent de revivre un scénario similaire avec la grippe aviaire. D’autant que le virus H5N1 s’avère particulièrement virulent : près de la moitié des 954 personnes infectées dans le monde depuis 2003 en sont décédées selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les prochains mois seront donc décisifs pour voir si les efforts déployés pour contrer cette menace émergente porteront leurs fruits. Les experts appellent la population à rester vigilante et à appliquer les gestes barrières si nécessaire, sans pour autant céder à la panique. La mise au point rapide d’un vaccin efficace reste le meilleur espoir d’éviter une nouvelle catastrophe sanitaire mondiale.
