Alors que la Turquie est encore sous le choc de l’attentat meurtrier qui a frappé le siège des industries de défense à Ankara le 23 octobre, revendiqué par le PKK, le président Recep Tayyip Erdogan a martelé mardi sa détermination à poursuivre la lutte militaire contre le groupe kurde, considéré comme terroriste par Ankara.
Une menace à éliminer aux frontières
Dans un discours prononcé pour le 101e anniversaire de la République turque, Erdogan a déclaré : « Nous empêchons les terroristes qui vivent à nos frontières de respirer (…) Jusqu’à l’établissement d’un pays et d’une région sans terreur, nous allons continuer ce combat à plusieurs dimensions », une allusion aux opérations en cours dans le nord de l’Irak et de la Syrie contre les positions du PKK.
Le chef de l’État turc s’est dit prêt « à recourir à tous les moyens pour mettre fin au terrorisme », estimant que « là où nous détectons une menace pour notre pays, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, personne ne peut nous empêcher de l’éliminer ». Selon lui, l’attentat d’Ankara constitue « les derniers efforts de l’organisation séparatiste ».
L’essor des industries de défense turques
Lors de son discours devant les responsables des principales sociétés de défense turques, Erdogan a aussi vanté les progrès accomplis par le pays dans ce domaine stratégique. « Nous sommes maintenant capables de développer les armes dont nous avons besoin dans la lutte contre la terreur et nous n’avons besoin de la permission de personne » a-t-il déclaré.
Le président turc a notamment évoqué le déploiement prochain d’un « dôme d’acier » pour la défense anti-aérienne du pays, sur le modèle du « dôme de fer » israélien. Il a également assuré que la Turquie était devenue « le plus grand fabricant mondial de drones » et affirmé que « depuis 2018, 65% des ventes de drones armés dans le monde ont été réalisées par des entreprises turques ».
Une détermination sans faille malgré les critiques
Ces déclarations musclées interviennent alors que la Turquie fait face à des critiques récurrentes de la part de ses alliés occidentaux sur ses opérations militaires transfrontalières contre le PKK et les milices kurdes syriennes, qu’Ankara assimile à cette organisation.
Le conflit entre l’État turc et le PKK, qui revendique l’autonomie pour les régions kurdes, a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Il s’est intensifié ces dernières années avec l’extension des combats au nord de l’Irak et de la Syrie, où le PKK et ses alliés contrôlent des zones à la frontière turque.
En poursuivant sa lutte sans relâche contre les « terroristes » kurdes, en Turquie comme au-delà de ses frontières, tout en renforçant l’autonomie stratégique du pays grâce à l’essor de ses industries de défense, Erdogan entend affirmer la puissance et la souveraineté turques face à toute menace perçue. Une ligne inflexible qu’il maintient malgré les pressions extérieures.