Aux portes de la métropole niçoise, une commune a décidé de sévir à l’encontre des cyclistes récalcitrants à emprunter les voies qui leur sont réservées. Ladislas Polski, maire de La Trinité, a en effet pris un arrêté le 17 mai dernier autorisant sa police municipale à verbaliser tout utilisateur de vélo, trottinette électrique ou autre engin de déplacement personnel qui circulerait sur la chaussée plutôt que sur la piste cyclable flambant neuve déployée entre le centre-ville et celui de Nice.
Une infrastructure neuve et stratégique
Cette piste s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet de réhabilitation de l’entrée de ville, un nœud de communication crucial reliant les grands axes du territoire. L’aménagement devrait être finalisé pour la rentrée de septembre. « Nous constatons déjà une belle appropriation de ces infrastructures, entre piste cyclable, espaces partagés, tronçons piétons, etc. », se félicite M. Polski.
Mais certains préfèrent rouler sur la route
Pourtant, force est de constater que tous les cyclistes ne jouent pas le jeu, au grand dam de l’édile. Nombre d’entre eux continueraient à circuler sur les voies motorisées, boudant la piste pensée pour leur sécurité et le confort de tous. « C’est dommage, car il y va de leur intérêt ! Le leur, mais aussi celui des automobilistes et d’une manière générale de la fluidification de la circulation », regrette Ladislas Polski.
Un arrêté pour forcer le changement des habitudes
D’où sa décision de prendre cet arrêté mi-mai, afin d’inciter fermement les cyclistes à changer leurs habitudes. Une mesure présentée comme une forme de « pédagogie active », dans un premier temps en tout cas. Le maire assure avoir donné consigne à la police municipale de faire preuve de bienveillance et de pédagogie dans un premier temps. Mais il prévient :
À la rentrée scolaire, lorsque l’ensemble de la piste sera livré, on sera peut-être un petit peu plus sévère.
Ladislas Polski, maire de La Trinité
Une verbalisation qui fait débat
Si la volonté de l’élu est de favoriser la pratique sécurisée du vélo et la cohabitation harmonieuse des différents usagers de la route, cette méthode répressive interroge. Alors que les efforts devraient se concentrer sur l’incitation et la promotion des mobilités douces, est-il judicieux de les accompagner de sanctions ?
Certains y voient une approche contre-productive, voire une forme de « répression anti-vélo ». Pour eux, mieux vaudrait convaincre que contraindre, surtout à l’heure où l’on cherche à encourager les alternatives à la voiture individuelle.
Un sujet clivant
Cette mesure cristallise en tout cas les débats autour de la place du vélo en ville et des moyens à mettre en œuvre pour favoriser son développement. Entre incitation et obligation, pédagogie et répression, la question divise.
À La Trinité, le maire assume son choix, convaincu qu’un petit coup de pouce réglementaire aidera les cyclistes à prendre de meilleures habitudes, pour leur bien et celui de la communauté. L’avenir dira si cette méthode porte ses fruits ou si elle confirme les craintes de ses détracteurs. Une chose est sûre, le débat est lancé !